Traversée de la Manche par Louis Blériot
La course pour être le premier à rejoindre la Grande-Bretagne par la voie des airs fait rage en ce mois de juillet 1909. Cependant, Blériot laisse la priorité à Hubert Latham dans la mesure où ce dernier s'est engagé dès le 2 juillet. Au lieu d'envoyer son N° XI à Calais, il l'envoie à la ferme de Mondésir située à 6 km au Sud d'Étampes. Il y reste du 6 au 8 juillet avant de rejoindre Douai du 9 au 11 juillet avec son no XII. Il revient le 12 à la ferme de Mondésir d'où il gagne le Prix du voyage de l'Aéro-Club de France, doté de 4.500 F, en volant jusqu'à Chevilly près d'Orléans sur un parcours de 41,2 km effectué en 44 min 30 s à bord du type XI. Son prix sera d'ailleurs redistribué à raison de 1.500 F pour Anzani (moteur) et 1.000 F à Chauvière (constructeur de l'hélice). Poursuivant sur sa lancée, il remporte le prix Mahieu et le prix de vitesse à Douai le 18 juillet.
Le 19 juillet 1909 dans l'après-midi, Louis Blériot s’inscrit dans la course à la Manche avant de partir s'installer à Calais le 21 juillet 1909.
Apprenant l'échec de Latham après être rentré à Paris, échec qui le laisse sur la touche pour plusieurs jours, Blériot se voit contraint de tenter sa chance pour éviter que le comte de Lambert – de nationalité russe même s'il est originaire d'une famille française émigrée à la Révolution – ne parvienne au but avant lui.
Louis Blériot est le premier à traverser la Manche, le 25 juillet 1909 en décollant au lever du soleil, condition exigée par le journal britannique Daily Mail qui est à l'origine du défi et lui remettra la somme de 25 000 francs-or mise en jeu. Malgré une blessure au pied, la traversée s'effectuera en 37 minutes, ralliant Les Baraques, près de Calais à Douvres, aux commandes du Blériot XI à moteur Anzani qu'il a conçu en collaboration avec Raymond Saulnier.
Le hameau Les Baraques, faisant partie de la commune de Sangatte, sera plus tard rebaptisé Blériot-Plage en son honneur.
La traversée de la Manche réussie, le fidèle Alfred LeBlanc lui avance les fonds pour lancer rapidement la fabrication en série du modèle de cette traversée. Blériot crée une école de pilotage à Pau, ville qu'il a connue lors de son service militaire à Tarbes et où il s'est marié. Le terrain qu'il choisit est situé dans la lande de Pont-Long à 10 km au nord de Pau. C'est un terrain vague à peu près rectangulaire, long de 1.800 mètres et large de 500 mètres environ, couvert d'ajoncs, d'où les eaux s'écoulaient vers le nord-ouest. Il y avait jalonné une ligne médiane via deux pylônes espacés de 1.250 mètres, et dégagé, entre cette médiane et les limites du terrain, une piste large de 100 mètres devant les hangars, réduite à 25 mètres vers les extrémités et se refermant sur elle-même en contournant les pylônes.
Après l'exploit qui le rendit célèbre dans le monde entier, Blériot participe à la Grande Semaine d’Aviation de la Champagne fin août 1909. Par la suite, il cesse le pilotage pour se concentrer sur le développement et l’industrialisation de ses machines. La compagnie Blériot sait très vite tirer parti de la publicité, notamment avec son premier pilote de démonstration, Adolphe Pégoud.
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