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Pézenas (France), 19 juillet 1883 - Saint-Jean-de-Luz (France), 10 février 1963
Louis Paulhan est un pionnier français de l'aviation, notablement connu pour avoir remporté le premier prix du Daily Mail, lorsqu'il effectua en 1910 le premier vol entre Londres et Manchester.
Né à Pézenas, dans l'Hérault, Louis Isidore Auguste Marie Paulhan se passionne durant son adolescence pour les maquettes d’avions. À cette époque, l’aviation en est à ses balbutiements et les avions sont encore en bois et en papier.
Stationné à St Cyr en tant que pilote de ballon pendant son service militaire, il remporte en 1905 une compétition pour la conception d'aéromodèles. Après son service, il est embauché par le fabricant de ballons Édouard Surcouf en tant qu'ingénieur, travaillant à la construction du dirigeable "La Ville de Paris" et effectuant de nombreux vols comme mécanicien en 1907.
En 1908, alors qu'il poursuit son service militaire dans le Génie à Chalais-Meudon, il est l'un des deux gagnants du concours de maquette organisé par le colonel Charles Renard, il gagne le premier prix: un avion grandeur nature, un Voisin, mais non motorisé. Grâce à ses amis, il lui adjoint un moteur. Le 15 juillet 1909, il participe au premier meeting aérien au monde au champ d'aviation de la Brayelle près de Douai et bat le record de hauteur avec 150 mètres.
Avec cet appareil, il apprend à piloter et obtient le 10e brevet de pilote, juste après les pionniers comme Louis Blériot, Farman ou Latham. Sur différents avions, il remporte de nombreux records à travers la France, il sera notamment le bref détenteur des records de distance et de durée avec 131 kilomètres parcourus en 2 heures 43 minutes 24 secondes. Ayant constitué une équipe comprenant Didier Masson, il multiplie les meetings aériens et les compétitions, voyageant en Angleterre puis aux États-Unis.
En janvier 1910, invité expressément, il remporte le 1er meeting aérien international de Los Angeles au cours duquel lequel il bat le record du monde d’altitude (1.209 m). C'est là qu'il y rencontre William Boeing, inconnu alors et à qui il ne donnera pas le baptême de l'air car non prioritaire dans le carnet face aux notables californiens et d'ailleurs. Ce sera sans doute la meilleure opportunité ratée par Paulhan au cours de sa vie.
L'affaire des frères Wright (revendiquant les brevets associés à leur système d'ailerons) allait conduire, le 17 février, un juge fédéral à ordonner à Paulhan de payer 25.000 dollars pour chaque exhibition rémunérée. Furieux, il annula sa tournée américaine, se rendit à New York pour défier les frères Wright en effectuant gratuitement des vols de démonstration. Finalement, un accord fut conclu en vertu duquel Paulhan pourrait poursuivre ses exhibitions dans son biplan Farman à la condition qu'il paie une caution de 6.000 dollars par semaine, en attendant l'issue de l'affaire. Mais celle-ci menaçait le déroulement de la prochaine réunion d'aviation internationale organisée par l'aéroclub d'Amérique, laquelle devait se dérouler dans le cadre de la compétition du trophée Gordon Bennett. Selon Courtlandt Field Bishop, président de l'aéroclub d'Amérique, tous les principaux aviateurs étrangers lui avaient assuré qu'ils ne se présenteraient pas dans le pays avant que l'affaire ne soit tranchée. Si Paulhan gagnait, ils entreraient en compétition; s'il perdait, ils ne "voudraient pas se placer sous la juridiction des tribunaux américains". Finalement, c'est Paulhan qui prit la décision de rentrer tranquillement en France.
Le dossier des brevets des frères Wright allait encore traîner pendant de nombreuses années, impliquant Curtiss et de nombreux autres pilotes et fabricants.
Louis Paulhan participe à la conception du Canard Voisin, hydravion à flotteurs Henri Fabre. Il se lance ensuite dans la construction d’hydravions, sous licence Curtiss.
En mai 1910, il participe au meeting de Vérone et profite de l'occasion pour rendre hommage aux morts de la bataille de Solférino (1859), en jetant de son avion des fleurs sur l'ossuaire.
Il est décoré de la Légion d'honneur en juillet 1910. En 1911, un triplan à quatre places portant son nom est refusé par l'autorité militaire.
En février 1912, il crée une école de pilotage à Villefranche-sur-Mer. Mais il a d'abord découvert le plan d'eau d'Arcachon qui lui a paru idéal pour les hydravions. Il s’y installe donc. Avec le photographe local Léo Neveu, il réalise les toutes premières photos aériennes de la rade d’Arcachon. Il continue à concevoir de nouveaux avions, biplans, triplans.
Quand la Première Guerre mondiale éclate, il est mobilisé comme pilote militaire avec le grade de lieutenant. Il y participe dans le ciel de Serbie, remportant deux victoires aériennes, puis comme pilote d'essai chez les industriels mettant au point les nouveaux appareils pour l'armée.
La paix revenue, il se lance dans la conception d’hydravions métalliques. Avec l'ingénieur Marcel Pillard, il conçoit un hydravion triplace bombardier-torpilleur, le Paulhan-Pillard T3. La construction du prototype est assurée par la Société provençale de constructions aéronautiques (SPCA) à La Ciotat. Le projet est abandonné après un accident mortel.
Parallèlement il fonde la Société Continentale Parker en 1927 avec Robert Deté, Enea Bossi et Pierre Prier. Cette société de revente de procédés de traitement de surface allait servir le développement de l’industrie aéronautique: d’abord par la commercialisation des procédés de parkérisation de Parker Rust-Proof de Detroit, puis celle des procédés de traitements électrolytiques d’Udylite Corporation. La société va dominer le marché européen via ses organisations successives dans les groupes Chemetall GmbH and Coventya GmbH.
Il abandonne l'aéronautique après le 10 mai 1937, jour où son fils unique René, pilote d'essai chez Caudron, né le 21 février 1907, trouve la mort aux commandes d’un prototype d’avion de chasse, un Caudron C.690. Il prend alors sa retraite à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), où il décède le 10 février 1963.
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