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L'Armstrong-Whitworth A.W. 38 Whitley est un bombardier bimoteur britannique de la Seconde Guerre mondiale. Entré en service en mars 1937, le Whitley fut un des premiers bombardiers lourds de nuit de la RAF et son premier appareil à revêtement travaillant (le fuselage seulement, la partie arrière de la voilure étant entoilée).
Deux ans après avoir rédigé la Spécification B.9/32 qui donna naissance aux Vickers Wellington et Handley Page Hampden, l’Air Ministry lança un nouveau cahier des charges pour un bombardier de nuit bimoteur pouvant effectuer des missions secondaires de transport. La spécification B.3/34 insistait sur la facilité de construction pour faciliter la production du futur appareil, dont le nombre de pièces devait donc être le plus faible possible. Cet appareil fut développé dans un temps record sous la direction de l’ingénieur en chef d’Armstrong-Whitworth, J. Lloyd, et baptisé du nom d’un quartier de Coventry où se situait la principale usine du constructeur.
Le futur appareil faisait appel à des techniques de construction très modernes, puisque le fuselage avait une structure monocoque à revêtement travaillant en alliage léger. Les sections des profilés étaient standardisées, les courbes éliminées au maximum. Le résultat était un monoplan à aile basse cantilever de faible allongement et profil épais construit autour d’un longeron-caisson très résistant. Le revêtement du bord d’attaque et du caisson de voilure était métallique, fixé par des rivets à tête noyée, le bord de fuite entoilé. Cette voilure avait une incidence de 8,5° pour assurer une course au décollage et à l’atterrissage la plus courte possible, ce qui explique l’allure caractéristique en vol du Whitley: les moteurs ayant une assiette relevée, le fuselage donnait l’impression de piquer en permanence. L’épaisseur du profil permettait d’installer dans le bord d’attaque les réservoirs principaux à l’extérieur des moteurs (841 litres par aile), et un réservoir d’huile entre chaque moteur et le fuselage. Derrière ce réservoir d’huile 14 cellules permettaient d’emporter autant de petites bombes. Le bord de fuite était occupé par des ailerons Frise et des volets de bord de fuite à commande hydraulique. Construit en trois sections, le fuselage avait une hauteur dictée par celles des tourelles Armstrong-Whitworth à commande manuelle installées à l’avant et à l’arrière, sans oublier la hauteur du pare-brise du poste de pilotage. Un réservoir de 700 litres était installé dans le fuselage, au-dessus du longeron de voilure, les deux soutes ventrales étaient fermées par des portes en bois à revêtement métallique ouvertes par le poids des bombes larguées et se refermant grâce à des sandows. Ces portes de soute à bombes valurent au Whitley le surnom de Flying Barn Door (littéralement : porte d'étable volante). L’équipage comprenait un pilote, un copilote-navigateur, un opérateur radio, un bombardier-mitrailleur avant et un mitrailleur arrière.
Tracté par deux moteurs 14 cylindres en double étoile Armstrong Siddeley Tiger IX de 795 ch entrainant des hélices tripales de Havilland à pas variable, le premier prototype [K4586] effectua son premier vol le 17 mars 1936 à Baginton, piloté par A.C. Campbell Orde, chef pilote chez Armstrong-Whitworth. Atteignant 309 km/h à 2.130 m, capable de grimper à 4.570 m en 27,4 minutes et de parcourir 2.000 km à 258 km/h à cette altitude, le Whitley répondait aux attentes de la RAF. Heureusement car 80 appareils avaient été mis en commande dès août 1935 pour rééquiper les unités de bombardement lourd. Le second prototype [K4587] fut remis au Royal Aircraft Establishment pour essais.
Un Whitley I [K7211] servit de prototype et les premiers exemplaires de série arrivèrent dans les escadrilles en août 1938. Le dernier exemplaire [K9015] fut livré fin 1938.
Deux autres Whitley I, les [K7209] et [K7211], furent utilisés pour développer les autres spécificités de cette version. Le Whitley IV recevait en effet une tourelle arrière motorisée Nash & Thomson équipée de 4 mitrailleuses Browning de 7,69 mm. Enfin la capacité des réservoirs passait à 3.205 litres par installation de deux outres supplémentaires de voilure. Le Whitley IV pouvait donc parcourir 2.015 km avec ses réservoirs, mais l’ajout de réservoirs supplémentaires en soute permettait de passer à 2.900 km.
Whitley IVA : 7 Whitley IV motorisés sur chaine avec des Merlin X développant 1.075 ch au décollage et 1.130 ch en régime continu à 1.600 m.
1.737 appareils, soit :
Les premiers Whitley furent livrés à la RAF en mars 1937, le dernier le 6 juin 1943. Le dernier appareil sorti d’usine, le 12 juillet 1943, fut conservé par le constructeur pour des essais en vol. Aucun Whiteley n’a été conservé entier, mais le Midland Air Museum possède deux sections de fuselage.
Royal Air Force : Les premiers Whitley I furent livrés au No 10 Sqdn le 9 mars 1936 à Dishford, Yorkshire. Trois mois plus tard cette unité passait sous le contrôle du No 4 Bomber Group, dont tous les Squadrons furont équipés de Whitley. Les Whitley II arrivèrent à leur tour en unité (No 58 Sqdn) en janvier 1938, suivis en août des premiers Whitley III (No 50 Sqdn). En mai 1939 le No 10 Sqdn reçut les premiers Whitley IV, tandis que le No 78 Sqdn prenait en compte les Whitley IVA en aoüt 1939. Enfin en décembre 1939 les No 10 et 51 Sqdn commencèrent leur rééquipement sur Whitley V.
3 Whitley III du No 51 et 7 appareils du No 58 Sqdn, stationnés à Leconfield, réalisèrent la première mission de nuit du Bomber Command sur l’Allemagne, un lâcher de tracts sur les régions de Brême, Hambourg et la Ruhr le 1er septembre 1939. Durant la drôle de guerre les missions de ce type, baptisées ‘bumphlet raids’ par les équipages de No 4 Group furent nombreuses. Le 1er octobre 1939 trois Whitley IV du No 10 Sqdn effectuèrent un lâcher de tracts sur Berlin, réalisant la première mission ‘de guerre’ de la RAF sur la capitale allemande. Le 3 septembre 1939 le No 4 Bomber Group commandé par l’Air Commodore A.T.Harris est le seul groupe aérien spécialisé dans le bombardement de nuit dans le Monde. Il comptait 5 unités sur Whitley III et IV, seul le No 77 Sqdn ayant commencé à recevoir des Whitley V. 196 Whitley étaient en compte (32 Mk I, 43 Mk II, 76 Mk III, 33 Mk IV, 7 Mk IVA et 5 Mk V). Aux lâchers de tracts s’ajoutèrent désormais des reconnaissances sur les bases d’hydravion allemandes en Mer du Nord. Des mines flottantes furent également mouillées devant Sylt dans la nuit du 12 au 13 décembre 1939.
Dans la nuit du 19 au 20 mars 1940, trente Whitley V des No 10, 51, 77 et 102 Squadrons et 20 Handley Page Hampden du No Group bombardèrent la base d’hydravions de Hornum. Quand la Wehrmacht lança son offensive à l’Ouest le No 4 Group bombarda la gare de Mönchengladbach. Le 11 juin 1940, les Whitley des No 10, 51, 58, 77 et 102 Sqdns atteignirent des objectifs à Turin et Gênes, devenant les premiers appareils de la RAF à bombarder l’Italie. D’autres missions, tout aussi spectaculaires, furent réalisées sur des objectifs en Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne. Le 29 avril 1942, un bombardement sur Ostende marqué la dernière utilisation du Whitley par le Bomber Command.
Dès 1939, le rayon d’action exceptionnel du Whitley intéressa le Coastal Command et, après un détachement du No 58 Sqdn fin septembre, le bombardier commença à remplacer les Avro Anson du No 502 Sqdn d’Aldergrove pour les missions de surveillance maritime. En mars 1941, le No 612 Sqdn, stationnant à Reykjavik, en Islande, fut équipé à son tour. Quelques mois plus tard arrivèrent au No 502 Sqdn les premiers Whitley VII. Le 30 novembre 1941, un Whitley VII du No 502 Sqdn attaquait le U-71 dans le Golfe de Gascogne. Le Coastal Command utilisa ce bimoteur en première ligne jusque fin 1942.
Retirés progressivement de première ligne, les Whitley continuèrent à rendre de bons services pour certaines opérations spéciales (parachutages divers à travers l’Europe occupée). La No 1 Parachute Training School de Ringway (Manchester), utilisa toutes les versions de l’appareil, sauf le Whitley VII, pour assurer l’entrainement des troupes aéroportées. Durant l’Opération Colossus, le 10 février 1941, une unité spéciale chargée de détruire un pont-aqueduc à Tragino, Italie, fut larguée par des Whitley. L’Opération Bruneval, les 27 et 28 février 1942, qui permit aux troupes aéroportées de capturer une station radar Wurzburg complète, fit également appel aux Whitley.
La tourelle arrière remplacée par un treuil, le Whitley fut également utilisé comme remorqueur de planeurs d’assaut, en particulier à la No 21 Heavy Glider Conversion Unit de Brize Norton.
Unités :
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