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11 Mai 1906 (Muscogee, Floride) - † 9 Août 1980 (Indio, Californie)
Jacqueline Cochran, née Bessie Lee Pittman, était la plus jeune des cinq enfants de Marie Grant et Ira Pittman, un ouvrier réparateur de chaines de scies mécaniques itinérant. Bien que sa famille ne fût pas riche, l'enfance de Bessie dans cette petite ville de Floride fut similaire à celle de bien d’autres enfants de l'époque en cet endroit. Contrairement à certains témoignages, il y avait toujours de la nourriture sur la table et elle ne fut jamais adoptée, comme elle l’a souvent prétendu par la suite.
Cochran devient coiffure et obtient un emploi à Pensacola, puis monte à New York, où elle parvient à être engagée dans le prestigieux salon "Saks" sur la cinquième avenue. C’est lors de cette période qu’elle va décider de changer son nom et devient alors "Miss Jackie Cochran".
Bien que Jackie ai rejeté sa famille et son passé, elle restera en contact avec elle, toujours prévenante à son égard. Certains membres seront même déplacés dans son ranch de Californie après son remariage. Cependant, ceux-ci auront été invités à toujours dire qu'ils appartiennent à sa famille adoptive. Cochran voulait apparemment cacher au public les premiers chapitres de sa vie, ce qu'elle réussira à faire jusque sa mort.
Un jour, Jackie rencontre Floyd Bostwick Odlum, fondateur de la société d'investissement "Atlas Corp" et manager chez RKO à Hollywood. De quatorze ans son aîné, cet homme est réputé être l'un des 10 hommes les plus riches au monde. Odlum est séduit par Cochran et lui offre de l'aider à établir son entreprise de cosmétiques.
Après qu'un ami lui ai offert un tour dans son avion, Cochran va commencer à prendre des leçons de pilotage à l'aérodrome de Roosevelt (Long Island) dans les années 1930 et elle apprend à piloter un avion en seulement trois semaines. Deux années plus tard, elle a obtenu sa licence de pilote professionnel. Odlum (qu'elle épousera en 1936 après son divorce) était un financier habile qui avait bien compris l'impact commercial lié à une bonne publicité pour son entreprise. Une ligne de cosmétiques dénommée "Wings" est créée et Jackie va elle-même promouvoir son produit en parcourant tout le pays à bord de son avion. Quelques années plus tard, Odlum utilisera ses relations Hollywoodiennes pour obtenir de Marilyn Monroe qu'elle approuve sa ligne de rouge à lèvres.
En 1934, afin de participer à la course Londres-Melbourne, dans laquelle elle est la seule femme engagée, elle achète un Northrop Gamma. Celui-ci n'étant pas prêt à temps, elle part le 24 octobre, sur un Gee Bee, en compagnie de Wesley Smith, mais une avarie les contraint à abandonner à Bucarest.
Menant de front ses activités aéronautiques et la gestion de son entreprise, Jacqueline Cochran obtient en 1935 que les femmes puissent participer aux Bendix Air Races. Elle s'inscrit sur cette course de 3.750 km entre Los Angeles et Cleveland, mais le 2 septembre, au décollage, sont moteur se met à fortement vibrer et elle est contrainte à l'abandon.
L'année 1937 voit ses premiers exploits. En septembre, elle se classe troisième (et première femme) des Bendix Air Races sur un avion de chasse Seversky P-35, puis enlève le record mondial féminin de vitesse sur base à 470,365 km/h. En décembre, sur le même appareil, elle bat le record de vitesse New York-Miami.
En 1938, après avoir gagné les Bendix Air Races (3 septembre) à bord de son P-35, en 4 heures 12 minutes et à la moyenne de 442 km/h, elle repart après une courte escale et réalise le temps record de 10h 25 mn sur le trajet Cleveland-New York.
Victime d'une panne, elle ne peut courir les Bendix Air Races en 1939, mais, les 15 et 18 septembre, elle améliore, avec son Seversky, les records féminins sur 100 et sur 1.000 km, qu'elle porte respectivement à 460,948 km/h et 492,341km/h. En outre, elle étudie le rendement d'un nouveau carburant, qui sera adopté par l'US Air Force pendant les hostilités.
Deux nouveaux exploits marquent l'année 1940: le 6 avril, le record de vitesse toutes catégories sur Republic P-35 à 533,787 km/h; le 20 avril, le record de vitesse féminin sur 100 km sur P-35 à 470,896 km/h. A la suite d'une tentative de record sur 2.000 km avec un Republic P-43 Lancer (ancêtre du fameux Thunderbolt).
Au début de la guerre, les Etats-Unis, restés neutres, recrutent des pilotes civils pour convoyer des avions vers l'Angleterre. Sachant que des femmes pilotes anglaises sont affectées à ces missions, Jacqueline Cochran pense qu'il en sera de même pour ses compatriotes. Sollicitée pour effectuer quelques traversées afin de stimuler le recrutement, elle accepte volontiers.
Surmontant de nombreuses difficultés, elle obtient enfin l'accord de tous à la condition que décollages et atterrissages soient effectués par le copilote navigateur. C'est ainsi que le 17 juin, ayant traversé l'Atlantique aux commandes d'un Lockheed Hudson, elle devient la première femme pilote du Ferry Command, précurseur de l'Air Transport Command.
A Londres, elle étudie l'organisation du corps de femmes pilotes en vue de la création d'un corps analogue aux États-Unis, puis, à la demande de la RAF, retourne dans son pays avec mission de recruter du personnel féminin pour l'Angleterre. Après Pearl Harbor, Jacqueline Cochran regagne les États-Unis et se consacre à l'instruction du Women's Air Force Service Pilot (WASP).
Ce sont I.070 femmes qui serviront dans l'US Air Force, remplissant diverses missions, prenant des risques qui, souvent, inciteront leurs homologues masculins à les imiter! A la fin des hostilités, elles auront accompli environ 90 millions de kilomètres. La Distinguished Service Medal récompense le Flying Officer Cochran.
La guerre terminée en Europe, elle assiste en Extrême-Orient à la capitulation du général Yamashita dans l'île de Luçon. Au cours de son voyage de retour, elle est reçue par Mme Chang KaÏ-chek puis par Mao Tsé-toung!
Et les records internationaux reprennent, sur un North-American P-51 Mustang à moteur Rolls-Royce Packard Merlin de 1.450 ch :
En 1950, Jacqueline Cochran est vice-présidente de la FAI (Fédération aéronautique internationale) et conseiller spécial du chef d'état-major de l'USAF. Le 9 avril 1951, sur P-51, elle s'adjuge le record de vitesse à grande altitude sur base de 15/25km, à 745,339 km/h.
Le 18 mai 1953, sur F-86 Sabre, elle bat le record de vitesse toutes catégories en atteignant 1.050 km/h (en même temps, elle est la première femme à franchir le mur du son), suivi de trois records mondiaux féminins le 23 mai (vitesse sur 500 km, à 950 km/h), le 24 mai (altitude, 14.377 m), le 8 juin (vitesse sur base de 15 km, à 1.087 km/h).
Pilote conseil chez Canadair, elle reçoit la médaille d'or de la FAI, le diplôme Tissandier et la médaille de La Vaulx pour ses records et son action au sein de la National Aeronautics Administration, puis, en 1954, le Harmon Trophy couronne ses exploits.
Après une pause, pendant laquelle elle assure les fonctions de présidente de la FAI, elle reprend la lutte avec Jacqueline Auriol pour les records. Pilotant un Northrop T-38 "Talon", elle bat, du 8 juin au 6 décembre 1961, six records féminins de vitesse.
Le 22 juin 1962, elle traverse l'Atlantique aux commandes d'un avion à réaction Lockheed Jetstar et effectue un vol sans escale de La Nouvelle-Orléans à Hanovre, battant le record du monde féminin de distance en ligne droite et trente-cinq records de parcours. Le Harmon Trophy, qui lui est décerné pour la seconde fois, récompense la femme ayant la première volé à Mach 2, et le plus grand nombre de records individuels remportés par un pilote dans un laps de temps aussi court.
La guerre des deux Jacqueline rivales et amies se poursuit. Un Lockheed F-104G permet à l'Américaine d'enlever, le 11 mai 1964, le record de vitesse sur base de 15/25 km à 2.300 km/h; le 1 er juin 1964, le record de vitesse sur circuit fermé de 100 km à 2.097 km/h; le 3 juin 1964, le record de vitesse sur circuit fermé de 500 km à 1.814 km/h.
L'ère des records est terminée. Partageant maintenant son temps entre son entreprise de produits de beauté et son ranch de Californie, Jacqueline Cochran peut estimer avoir réussi, elle qui a écrit un jour : "Je suis peut-être née dans un taudis, mais j'ai décidé de voler dans les airs, jusqu'aux étoiles!"
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