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Varsovie, 23 août 1905 - † Melun-Villaroche, 3 avril 1954
Constantin Rozanoff, dit "Kostia" Rozanoff est un aviateur français, colonel puis pilote d'essai. Il fut à ce titre chef-pilote chez Dassault Aviation. Il a piloté 201 types d’avions et d’hélicoptères, accumulé 5.000 heures de vol, dont 3.865 heures de combat, et franchi le mur du son 104 fois.
Constantin Rozanoff est né dans une famille russe à Varsovie. Sa mère et lui ont émigré en France en 1917 à cause de la Révolution et en 1927, ils obtiennent la nationalité française. Rozanoff est appelé sous les drapeaux la même année.
Il obtient son brevet de pilote en 1930 et réussit de brillantes études d'ingénieur à l'École centrale Paris puis à Sup Aéro dont il est diplômé en 1933. Rozanoff décide de rester dans l'armée et s'oriente vers des postes à caractère technique, ce qui le conduit à être affecté en 1935 au Centre d'essais du matériel aérien (CEMA) de Villacoublay où il restera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Désireux de rejoindre le front, Rozanoff obtient en février 1940 son affectation comme commandant en second du groupe de chasse (GC) II/4. Il y participe à la bataille de France lors de laquelle il obtient ses deux seules victoires. Après l'armistice du 22 juin 1940, Rozanoff reste dans l'Armée de l'air. Après le débarquement anglo-américain en Afrique française du Nord en novembre 1942, il prend le commandement du Groupe de Chasse II/5 La Fayette, équipé de Curtiss P-40, et combat en Tunisie.
Il devient ensuite adjoint au directeur des écoles de pilotage d'Afrique du Nord, puis commandant du GC II/3 en juillet 1943. En décembre de cette même année, il retourne à sa vocation de technicien via une série de cours et de stages en Grande-Bretagne et aux États-Unis, où il se trouve à l'arrêt des hostilités. Il devient l'un des premiers Français à piloter un avion à réaction. Fin 1945, Rozanoff est muté comme directeur du centre d'essais de la base aérienne 118 Mont-de-Marsan, avec le grade de colonel, puis quitte l'armée en octobre 1946.
Rozanoff entre alors immédiatement chez le constructeur privé Dassault comme directeur des essais en vol. À ce titre, il assurera la mise au point des premiers chasseurs à réaction français de grande série, l'Ouragan puis la série des Dassault Mystère. En 1953, aux commandes d'un Mystère IV B, il est le premier pilote français à franchir le mur du son en vol horizontal sur un avion de conception nationale, en avance sur l'industrie britannique et seulement quelques mois après le F-100 Super Sabre américain.
Kostia Rozanoff trouve la mort aux commandes de ce même Mystère IV B 01 le 3 avril 1954 au cours d'une démonstration devant un parterre d'officiels français et britanniques au centre d'essais en vol de Melun-Villaroche. Lors d'une tentative de passage du mur du son à 30 mètres d'altitude, une défaillance électrique sur la connexion de la profondeur provoque le piqué brutal de l'avion qui s'écrase en moins de deux secondes, sans laisser la moindre chance à son pilote.
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