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Nanaimo, Colombie-Britannique, 22 novembre 1893 - † West Vancouver, Colombie-Britannique, 28 septembre 1976
Raymond Collishaw est un pilote canadien, chef d'escadrille et officier commandant pendant la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la Guerre civile russe et qui a servi dans la Royal Naval Air Service puis dans la RAF.
Raymond Collishaw est né à Nanaimo, en Colombie-Britannique, le 22 novembre 1893 de John Edward Collishaw (de Wrexham, au Pays de Galles) et de Sarah Jones (de Newport, au Pays de Galles), mais fut élevé à Pantygog, dans les Galles du Sud.
À l'âge de 15 ans, Collishaw se joint aux Services canadiens de protection de la pêche en tant que garçon de cabine. Il participera dans le cercle arctique à la recherche de l'expédition Stefansson. Malheureusement, l'expédition arrivera trop tard pour sauver le Karluk. Collishaw continuera de travailler dans le secteur pendant les sept années suivantes, et en 1915, il avait gravi les échelons jusqu'a premier officier.
Lorsque la guerre éclate en 1914, sa première idée fut de rejoindre la Royal Navy, mais ne reçut aucune réponse à sa demande. Vers la fin de 1915, Collishaw apprend que le Royal Naval Air Service embauche, et il va suivre une formation en vol à Toronto (à ses frais) puis en Angleterre. Il est breveté pilote en janvier 1916. Il va passer sept mois à patrouiller sur la côte britannique, puis, le 2 août 1916, il rejoint la 3e escadre du RNAS qui opère depuis Ochey, en France. Il vole sur Sopwith 1½ Strutter, certains de ces Sopwith étant utilisés comme bombardiers, alors que d'autres étaient configurés en chasseurs biplaces.
La première victoire enregistrée de Collishaw survient alors qu'il est en escorte lors du premier raid à grande échelle de l'escadre au-dessus de l'Allemagne, le 12 octobre 1916. Le raid était dirigé contre l'usine d'armement Mauser à Oberndorf. Les bombardiers avaient presque atteint leur cible lorsqu'ils furent attaqués par six Fokker allemands. Collishaw se met alors en position pour donner à son observateur un angle de tir, qui visiblement, réussit a endommager l'avion ennemi. Collishaw se retourne, prend de la hauteur et tire une rafale avec la mitrailleuse avant. Le Fokker plonge hors de contrôle et, selon les équipages britanniques, va s'écraser au sol. Selon les autorités allemandes, aucun avion n'avait été perdu au cours de l'engagement, mais il n'était pas rare que les combattants attribuent leurs pertes à un accident plutôt qu'à une action ennemie.
Les deux victoires suivantes de Collishaw seront vues par des milliers de soldats français. En vol de convoyage depuis le quartier général de l'escadre, il est repéré par six ennemis qui plongent hors des nuages et passent à l'attaque. Il est à six contre un et les Allemands ont l'avantage de la hauteur. Collishaw plonge alors au niveau du sol, un endroit où sa défense est bien plus efficace contre une meute d'avions qui se gênent mutuellement. En deux brèves rafales, il envoie deux Albatros s'écraser dans les arbres, les autres rompant alors le combat. Cette action va tellement impressionner les Français qu'ils lui décerneront la Croix de Guerre.
Le 27 décembre, alors qu'il revenait d'un raid sur les aciéries de Dillingen, la machine de Collishaw est endommagée en vol; il va juste réussir à planer vers les lignes françaises près de Nancy, où il finit par s'écraser. Collishaw à cette occasion va renforcer sa légende, sortant de l'épave en souriant, prêt à voler à nouveau, comme il le fera encore à maintes fois dans le futur.
En février 1917, Collishaw est muté au 3e Escadron naval, qui opère près de Cambrai. Pendant les deux mois passés là-bas, Collishaw effectuera des vols d'escorte pour les bombardiers de l'escadron du Corps, abattant un avion allemand dans le processus. En avril, il retourne au 10e Escadron naval, effectuant principalement des patrouilles côtières.
Fin mai, le Royal Flying Corps avait grandement besoin de renforts, en grande partie suite aux dommages causés lors de l'épisode de l'avril sanglant. Par conséquent, Collishaw est affecté à son ancien escadron naval No 10 en tant que commandant de vol. La section «B» de Collishaw serait entièrement composée de pilotes Canadiens. Bien que les autorités britanniques aient fortement découragé les pilotes de peindre leurs avions, les équipiers de Collishaw allaient peindre leurs Sopwith Triplan en noir, se bâtissant eux-mêmes l'escadrille des All-Black.
Les avions de l'unité seront tous baptisés avec des noms appropriés. Ellis Reid, de Toronto, vole sur Black Roger; J. E. Sharman, de Winnipeg, vole sur Black Death; Gerry Nash, de Hamilton, baptise sa machine Black Sheep; et Marcus Alexander, de Toronto, appelle son avion le Prince Noir. Collishaw lui-même, pilotera une machine baptisée Black Maria.
Au cours des deux premiers mois, ces hommes revendiquent un nombre record de 87 avions allemands détruits ou abattus- ce qui, étrangement, ne fera pas une grande publicité à Collishaw et à son unité, bien que parmi les adversaires allemands dans la région, cette renommée était grandissante. Collishaw affirmera plus tard que c'était parce que les officiels du Royal Flying Corps étaient réticents à donner du crédit aux pilotes de la marine.
Le 6 juin 1917 fut leur plus grand jour, lors d'un vol composé de 10 triplans. Collishaw menait la patrouille lorsqu'ils rencontrèrent un Albatros biplace escorté par 15 Albatros et autres Halberstadt. Dans la mêlée qui s'ensuivit, Collishaw allait descendre trois Albatros, Nash s'appropriant un Aviatik biplace et un Albatros, Reid a abattu un Halberstadt de reconnaissance, alors que Sharman et Alexander abattaient chacun un Albatros. Au total, le RNAS descendit ce jour-là 10 avions allemands sans subir aucune perte.
Leur première défaite va survenir après que furent remportées au total cinquante victoires. Le 26 juin, les All-Black se retrouvent engagés contre le Jagdstaffel 11 de Richthofen. Gerry Nash se retrouve seul face à deux pilotes allemands, dont l'un est le lieutenant Karl Allmenröder, vainqueur dans une trentaine de duels aériens, l'autre adversaire de Nash était Richthofen lui-même. Allmenröder finit par endommager les commandes de Nash, lequel est forcé d'atterrir derrière les lignes ennemies et d'être capturé.
Les quatre survivants ont été profondément affligés par cet événement, car ils pensaient que Nash était mort. Le matin du 27 juin, ils rencontrèrent le Staffel de Richthofen près de Courtrai, et cette fois Collishaw se retrouva engagé avec l'Albatros vert vif d'Allmenröder - bien qu'il ne sache pas pour le moment qu'il combattait le conquérant de Nash. Collishaw, trouvant une ouverture, finira par atteindre Allmenröder qui tombe dans une chute fatale près de Lille.
Bien que certains prétendent que Collishaw a abattu l'as allemand Karl Allmenröder comme décrit ci-dessus, la contestation persiste et les faits restent difficiles à vérifier.
En août, Collishaw revient au Canada pour un congé de deux mois. Il est le deuxième as vivant de l'Empire britannique. Il restera à ce moment pratiquement ignoré, ce qui contraste avec la grande réception donnée à l'as local alors le mieux classé, Billy Bishop. À ce stade, Collishaw avait reçu deux décorations britanniques au cours de l'été: la Distinguished Service Cross et le Distinguished Service Order. De retour à la guerre fin novembre, il reçut le commandement du 13e Escadron naval, qui opérait depuis Dunkerque, effectuant des escortes avec la patrouille de la Manche.
Son expérience la plus étonnante au cours de cette période de service fut une bataille entre son escadron et une formation de chasseurs allemands dans laquelle aucun coup de feu ne fut tiré. L'escadron assurait la protection d'une machine d'observation qui réglait les tirs vers une flotte pilonnant Zeebrugge. La formation allemande s'est approchée et Collishaw conduit ses pilotes à l'attaque, mais dut constater que ses mitrailleuses s'étaient enrayées à cause du froid. Plusieurs fois, il revint pour attaquer les Allemands, qui, chaque fois, se retiraient, jusqu'à ce que le tir de la marine soit terminé. On constata par la suite que toutes les mitrailleuses de l'escadron étaient bloquées, sans doute aussi de même que du côté des avions allemands.
Le 23 janvier 1918, Collishaw retourna dans la zone assiégée du front occidental pour commander l'escadron naval n° 3, qui était équipé de chasseurs britanniques Sopwith Camel bien plus performants. Le 1er avril, le RNAS et le RFC fusionnèrent et le Naval n° 3 devint le 203e Escadron de la Royal Air Force. Collishaw resta aux commandes avec cette fois le grade de major, estimant que le fait de servir en tant que commandant occupait une grande partie de son temps avec de la «paperasse». Il avait donc pu prendre le temps de voler et, à la fin de l'été, il avait reçu la Distinguished Flying Cross et une barrette pour son Distinguished Service Order.
Collishaw est souvent passé par le "petit trou de la serrure" pendant la guerre. Son avion a souvent été touché par des balles, mais il put chaque fois s'échapper indemne. Il fut abattu et s'est écrasé à plusieurs reprises. Une fois, perdu dans un brouillard, il atterrit sur un aérodrome allemand sans s'en rendre compte et roulait vers le tarmac lorsqu'il vit des insignes allemands sur les avions au sol et des troupes se précipitant pour l'arrêter. Ouvrant largement ses gaz, il décolla et put s'enfuir. À une autre occasion, ses lunettes furent brisées par une balle ennemie. Une autre fois, il eut ses commandes endommagées par des tirs venus du sol et put par chance venir s'écraser près des tranchées britanniques.
Collishaw a remporté 60 victoires, dont 28 avions ennemis détruits (dont une victoire partagée), 30 avions ennemis abattus "hors de contrôle" (dont deux victoires partagées) et un avion ennemi forcé au sol. Ayant obtenu 34 de ses 60 victoires dans le Sopwith Triplane, il restera le pilote le plus titré sur ce type.
En Angleterre, Collishaw travaillait à la formation de l'Aviation royale canadienne lors de la signature de l'armistice. Il fut promu lieutenant-colonel pendant cette période. Prenant quelque repos au Canada en décembre avant de retourner en Angleterre, il prévoyait de tenter la traversée de l'Atlantique, mais le projet fut interrompu par les événements.
La décision fut prise d'envoyer un escadron pour aider les forces blanches russes du général Denikin dans la guerre civile russe et Collishaw fut choisi pour diriger l'opération. Son escadron s'est retrouvé à lutter contre les bolcheviks, qui avaient des pilotes allemands qualifiés qui pilotaient certains de leurs propres avions. Cette campagne s'est d'abord bien déroulée mais s'est finalement transformée en retraite puis en déroute au cours de laquelle l'escadron se retira. Collishaw allait ajouter une autre victoire à son total au cours de ce conflit, tout en réussissant par ailleurs à couler une canonnière ennemie avec une bombe larguée de son Sopwith Camel. Il devait admettre dans son autobiographie que ses expériences en Russie, et en particulier son évasion, furent bien plus effrayantes que sur le front occidental.
Après le retrait du 47e Escadron de Russie, Collishaw est envoyé en Égypte pour commander le 84e Escadron. Cet escadron sera déplacé en Perse, qui devient un protectorat britannique après la guerre, pour se défendre contre les Russes. Dans la liste des honneurs du Nouvel An de 1921, Collishaw est nommé officier de l'Ordre de l'Empire britannique.
En 1935 et 1936, pendant la deuxième guerre italo-abyssinienne, Collishaw commande la 5e Escadre.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Collishaw atteint le grade de vice-maréchal de l'air; il se voit nommé Compagnon de l'Ordre du Bain (Order of the Bath) pendant son service.
En 1939, lorsque débute la Seconde Guerre mondiale, Collishaw est promu au grade de commodore de l'air et prend la relève en tant que commandant du groupe 204 ("Groupe Egypt") en Afrique du Nord. Il se concentre sur les stratégies à mettre en place pour neutraliser l'armée de l'air italienne et gagner la supériorité aérienne sur ce terrain. Ceci se révéla un défi difficile à réaliser étant donné que ses hommes pilotaient de vieux biplans Gloster Gladiator, ainsi que des bombardiers Vickers Wellesley. Peu de temps après le début de la guerre, les hommes de Collishaw allaient rapidement se distinguer, frappant une base aérienne italienne et détruisant 18 avions dans les deux jours suivant le début des hostilités, pour seulement trois avions abattus. Les efforts furent ensuite tournés vers le bombardement de ports, de navires et de troupes pour retarder le renforcement dans le secteur de l'Afrique du Nord. Le croiseur italien San Giorgio fut coulé et un dépôt de munitions détruit.
Le groupe était en grave infériorité numérique et les machines largement dépassées. Mais ces lacunes furent compensées par une grande expérience sur les tactiques aériennes en général. Il n'y avait qu'un seul Hawker Hurricane utilisable sur le front (trois autres avaient été relégués à l'entraînement) surnommé "le cuirassé Colly". Cet avion était constamment déplacé d'une base à l'autre en prenant bien soin de se faire voir par les Italiens à chaque fois. Il fut réalisé de nombreuses attaques d'un seul avion sur des formations italiennes pour faire croire qu'elles faisaient face à de nombreux Hurricane. Le résultat fut que les Italiens allèrent disperser leurs chasseurs à travers l'Afrique du Nord, ce qui allait sérieusement diluer leurs forces. Collishaw mit en place une procédure de harcèlement continu qui allait forcer les Italiens à opérer des patrouilles permanentes sur leurs positions, alors qu'ils auraient plutôt dû être à l'offensive.
En juillet 1941, Collishaw fut rappelé du désert et remplacé par le vice-maréchal de l'Air Coningham. Il reçut un poste au sein du Fighter Command à Scapa Flow, en Écosse, et y resta jusqu'en juillet 1943, date à laquelle il fut mis contre son gré à la retraite. Il allait passer le reste de la guerre comme officier régional de liaison aérienne pour la défense civile.
Les mémoires de Collishaw sont intitulées "Air Command, A Fighter Pilot's Story" et ont été publiés en 1973.
Il décède le 28 septembre 1976 à West Vancouver, en Colombie-Britannique, à l'âge de 82 ans.
À partir des années 1950, il y eut un débat pour savoir si son palmarès avait été sous-estimé, le Royal Naval Air Service recevant moins de crédit que le Royal Flying Corps. Certains historiens lui attribuent 81 victoires (non officielles), ce qui le placerait au sommet des as de la Première Guerre mondiale, devant le "Baron Rouge" et le meilleur as de l'Empire britannique, Billy Bishop. Cependant, si à l'époque, la procédure de vérification des victoires avait été plus stricte, son score serait invariablement inférieur (comme avec tous les scores des as des RAF, RFC et RNAS pendant la Première Guerre mondiale). Néanmoins, un pilote ayant volé avec lui affirma que Collishaw «donnerait» souvent une victoire à un pilote débutant, juste pour renforcer sa confiance.
Le 205e Escadron Collishaw des cadets de l'Aviation royale du Canada, se trouve dans sa ville natale de Nanaimo, et le 204e Escadron Black Maria, du nom de son aéronef, est situé à Kamloops.
Le 2 octobre 1999, le terminal de l'aéroport de Nanaimo a été nommé terminal aérien de Nanaimo-Collishaw en son honneur.
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