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Dès juin 1950, l'USAF demande à la société Republic Aviation Company d'étudier un successeur à son F-84F Thunderstreak, qui vient tout juste de faire son premier vol. Sous la désignation interne AP-63, les ingénieurs envisagent un grand nombre de solutions pour répondre aux exigences de vol à grande vitesse à basse altitude, et assurer la fonction principale de bombardement nucléaire avec cependant des capacités de combat aérien. L'avion est équipé d'une soute ventrale de 4,60 mètres de long, taille imposée par les dimensions des bombes atomiques de l'époque.
Le projet est accepté en mai 1952 et, quelques mois plus tard, un contrat est signé pour 200 exemplaires à mettre en service en 1955. Cependant, à cause de la fin de la Guerre de Corée, la commande est réduite à 45 exemplaires dès 1953. La même année, vu la masse imposante du futur F-105, il est décidé d'utiliser le nouveau réacteur J75 de Pratt & Whitney offrant 70% de puissance supplémentaire par rapport au Allison J-71 initialement prévu. Cependant, le J75 n'étant pas encore disponible, les premiers avions seront propulsés par le J57 moins puissant. Les 4 canons de 20 mm sont remplacés par un seul canon offrant une cadence de 6000 coups/minute.
Pendant 2 ans, le projet est plusieurs fois abandonné et relancé, et le nombre d'exemplaires commandés change sans cesse. Le premier prototype YF-105A sort finalement d'usine en octobre 1955 et fait son vol inaugural le 22 octobre, dépassant facilement le mur du son. Le 26 mai 1956 décolle le premier avion de pré série YF-105B : il dispose enfin du réacteur J75, son fuselage a été redessiné en fonction de la loi des aires, les entrées d'air ont été améliorées, la dérive agrandie, et la tuyère modifiée. La livraison des premiers F-105B de série commence en 1958, avec trois ans de retard sur le planning initial. De nombreux problèmes avec l'électronique de bord ne sont pas encore totalement résolus, de sorte qu'il faudra attendre 1960 pour que la première unité soit déclarée opérationnelle.
Dès fin 1957, une version améliorée est demandée : elle doit être capable d'emporter une bombe atomique Mk.43 sous les ailes ou sous le fuselage, et d'effectuer ses missions par tous les temps. Aux nombreux systèmes électroniques dont est déjà équipé le F-105B viennent alors s'ajouter en particulier un radar NASARR R-14A (disposant de modes air-air, air-sol et suivi de terrain) et un système de contrôle de vol General Electric FC-5. Un dispositif d'injection d'eau est ajouté au réacteur J75 pour augmenter sa puissance. Le premier F-105D fait son vol inaugural le 9 juin 1959 et l'avion commence à remplacer les F-105B dès 1960.
Les premières années de service du F-105 sont difficiles et marquées par plusieurs interdictions temporaires de vol. Les nombreux systèmes électroniques (pilote automatique, système de tir, etc.) ne sont pas au point, la structure est un peu trop faible par rapport au poids de l'avion, des problèmes d'humidité perturbent le système électrique, le réacteur n'est pas des plus fiables, etc. Un programme destiné à corriger une partie de ces problèmes est mené de 1962 à 1964 et permet, en passant, d'améliorer la capacité d'emport de bombes classiques et de rendre le F-105 capable de tirer le missile air-sol AGM-12 Bullpup.
Après bien des aléas, une version biplace d'entrainement F-105F fait son premier vol le 11 juin 1963 et entre en service quelques mois plus tard. Destinée à former les pilotes à l'utilisation du complexe système de navigation et de bombardement, elle dispose d'un second poste de pilotage, de doubles commandes, et conserve toutes ses capacités opérationnelles. En 1966, 85 biplaces sont modifiés dans le cadre du programme Wild Weasel : équipés de systèmes de brouillage et de missiles anti-radar AGM-45 Shrike, ils sont chargés de détruire les systèmes anti-aériens adverses. Une version F-105G destinée spécifiquement à cette mission est livrée à partir de 1967. Basée sur le F-105F biplace, elle dispose de toute une série d'équipements électroniques spéciaux et est capable de tirer le missile AGM-78 Standard ARM.
En 1964, neuf F-105B sont modifiés pour être utilisés par la patrouille acrobatique des Thunderbirds : en particulier, tout l'armement et les systèmes électroniques sont retirés, tandis qu'un générateur de fumée est installé en soute. Après 6 représentations seulement, un des appareils se désintègre en vol le 9 mai, ce qui entraine l'arrêt des vols du F-105 dans la patrouille et une interdiction de vol de 2 mois de tous les exemplaires en service dans l'USAF.
Largement utilisés pendant la Guerre du Viêt Nam, le F-105 est progressivement remplacé par le F-4 Phantom II à la fin des années 1960. Transférés dans les unités de réserve, les exemplaires restants sont utilisés une dizaine d'années par l'Air National Guard et l'Air Force Reserve. Les derniers F-105 sont retirés du service le 25 février 1984.
Le 11 décembre 1959, un F-105B, piloté par le général de brigade Joseph H. Moore, établi un record mondial de vitesse, en volant à 1.957 km/h de moyenne sur un circuit fermé de 100 km.
Le F-105 a été intensivement utilisé pendant la Guerre du Viêt Nam. Les premiers avions sont déployés dès 1965 et participent notamment à l'Opération Rolling Thunder de bombardement massifs du Nord Viêt Nam. Le bilan des opérations conduit à effectuer un certain nombre de modifications sur les F-105D: renforcement du blindage, amélioration du système de tir et du siège éjectable, ajout de détecteurs d'alerte radar, etc. En 1969, un nouveau système LORAN AN/ARN-92 est installé sur 30 avions pour améliorer la précision du bombardement, le AN/ARN-85 d'origine s'avérant peu fiable.
En plus des missions de bombardement menées par les F-105D, des F-105F et F-105G Wild Weasel sont déployés pour détruire les systèmes anti-aériens adverses ou simplement brouiller les communications. Alors que les F-105D sont retirés des premières lignes à la fin des années 1960, les Wild Weasel resteront engagés jusqu'à la fin de la guerre.
Plus de 350 avions ont été perdus au combat pendant la Guerre du Viêt Nam, dont 126 rien qu'en 1966. Les F-105 sont crédités de 27 victoires en combat aérien.
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