Westland Lysander
Le Westland Lysander, avion de liaison aux performances modestes, acquit une grande renommée grâce à son utilisation pour le transport et la récupération d'espions et d'agents secrets, en particulier des membres du Special Operations Executive ou de la Résistance française et d'autres mouvements de résistance en Europe de l'Ouest. Un pilote de Lysander ayant effectué 280 missions de ce type en témoigne dans un ouvrage traduit en français : Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit, éditions Vario.
Le Lysander était l'un des premiers ADAC, issu d'un programme du ministère de l'air en 1934 demandant un avion pouvant opérer à partir de pistes très courtes. Ses ailes étaient droites, mais leur emplanture rétrécie donnaient l'illusion d'une configuration en aile en mouette.
Ces missions consistaient à rejoindre nuitamment des terrains de fortune recensés et évalués avec soin par la Résistance selon une méthode précise (coordonnées, altitude, cap de l'axe de roulement, longueur, nature du sol, pente éventuelle, obstacles environnants, etc.), tous les renseignements utiles ayant été transmis à Londres. La navigation se faisait essentiellement par observation du sol, ce qui rendait les vols tributaires des phases de la Lune et des conditions atmosphériques.
Une fois arrivé à proximité de son but, le pilote situait le terrain grâce à des feux allumés au sol par des résistants que le bruit du moteur avertissait de son approche. L'activité des Lysander était si bien organisée, et soumise à des règles de sécurité si rigoureuses, que très peu d'accidents se produisirent. Par ailleurs, la taille relativement petite de l'appareil et son camouflage généralement noir mat en faisaient une cible difficile à repérer et à atteindre.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Lysander ont déposé sur le continent 101 personnes et en ont récupéré 128, pour l'essentiel des espions, résistants ou pilotes d'avions alliés abattus.
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