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Le Mikoyan-Gurevich MiG-17 est un chasseur soviétique mis en service en 1952. Il équipa les forces aériennes des pays du pacte de Varsovie durant de nombreuses années et reçut le nom de code OTAN de Fresco. Le MiG-17 a été construit à plus de 6.000 exemplaires en URSS et a été fabriqué sous licence en Pologne et en Chine.
Employé par les Nord-Viêtnamiens lors de la guerre du Viêtnam, le MiG-17 fut avec le MiG-21 l'un des deux avions qui obligea l'USAF à revoir ses tactiques de combat aérien. En effet, bien qu'assez ancien à cette époque, il se révéla un adversaire coriace pour les pilotes américains, difficile à détecter, très manoeuvrable et doté d'un armement canon très respectable. Les leçons tirées des engagements avec les MiG viêtnamiens furent à l'origine de la naissance d'avions comme le General Dynamics F-16 Falcon ou le Mc Donnell Douglas F-15 Eagle.
Cet appareil qui effectua son premier vol le 14 janvier 1950 reprend à peu près les mêmes lignes que le MiG-15. En effet, si ce dernier a été un grand succès capable d'égaler, voire de surpasser les meilleures productions occidentales, il n'est pas exempt de défauts. Le plus gros problème du MiG-15 est son manque de stabilité aux vitesses transsoniques. L'avion a tendance à vibrer et à se cabrer lorsqu'il parvient dans ce domaine de vol, ce qui en fait une mauvaise plate-forme de tir, interdisant d'exploiter ses caractéristiques pourtant supérieures à celles du F-86 Sabre. La tendance au cabrage était particulièrement désastreuse lorsque l'avion était piloté par des aviateurs peu entraînés. Ceux-ci, surpris, laissaient parfois l'avion partir en vrille. L'apparition du MiG-15bis contribua à amoindrir ces défauts, mais ceux-ci restaient présents.
L'équipe de Mikoyan et Gurevich travailla donc sur un nouveau projet, le I-330 ou MiG-15bis 45 pour les corriger définitivement. Les améliorations se portèrent sur une augmentation de la flèche de l'aile qui passa de 35 à 45 degrés, un agrandissement de l'empennage vertical et un rallongement du fuselage de 90 centimètres. Deux prototypes furent alors construits et I.T. Ivachtchenko fit voler le premier le 14 janvier 1950. L'avion montra des performances et une maniabilité supérieures au MiG-15bis. Mais quelques faiblesses persistaient, comme par exemple des commandes plus dures que celles de son prédécesseur. Il pouvait être aussi dangereux, comme l'accident d'Ivachtchenko le prouvera le 14 mars, l'avion partant dans un piqué incontrôlable et tuant son pilote qui n'eut pas le temps de s'éjecter. Les résultats étaient cependant prometteurs et le programme continua avec le deuxième prototype. Deux exemplaires de présérie furent construits et volèrent en 1951. Finalement, les premiers avions de série sortirent de chaîne l'année suivante.
L'avion fut progressivement amélioré. Les aérofreins sont agrandis, le moteur Klimov Vk-1 cède la place à un Vk-1A plus fiable et un nouveau siège éjectable est monté en 1953. De son côté, Vladimir Klimov avait mis au point une variante du Vk-1, le Vk-1F pourvue d'une postcombustion. Ce nouveau moteur fut essayé sur un avion hybride composé d'un tronçon avant de fuselage de MiG-15bis, d'ailes d'un des prototypes du MiG-17 et d'un tronçon arrière de fuselage redessiné. Cet avion composite vola le 29 septembre 1951, piloté par A.N. Tchernoborov. Si la vitesse de pointe évoluait peu, le taux de montée et le plafond étaient grandement améliorés et la production fut décidée en 1952 sous la désignation de MiG-17F. L'avion entra en service l'année suivante et reçut le code OTAN de Fresco C. Il ne se distinguait des premières versions que par l'apparition de lèvres variables de la tuyère du réacteur qui dépassent du fuselage et d'aérofreins à nouveau agrandis. Par la suite les MiG-17F reçurent des améliorations en cours de production, comme le montage d'un collimateur radar SRD-1 et le montage de missiles air-air R3S (Nom de code OTAN AA-2-2 Advanced Atoll). Une variante de reconnaissance, le MiG-17R, sera construite à quelques exemplaires, le canon de 37 mm cédant la place à une caméra. Sur la fin de la vie opérationnelle de l'avion, on verra apparaître des conversions pour l'attaque au sol, le MiG-17AS, sur lesquelles le montage de deux pylônes d'aile supplémentaires permet d'emporter des roquettes non guidées.
Parallèlement aux versions de chasse par beau temps, une version pourvue d'un radar fut aussi conçue dont le prototype SP-2 vola en 1951. Cependant, cet avion fut abandonné et réservé aux tests futurs, car le radar Korshoon qu'il embarquait se révéla impossible à utiliser dans un appareil monoplace. On lui préféra une adaptation du radar RP-1 Izumrud avec deux antennes, une de recherche montée sur le dessus de l'entrée d'air et une de poursuite sur le dessous. Cinq avions de test furent réalisés en 1952, emportant un armement de trois canons de 23 mm NR-23 avec cent coups chacun. Les avions de série désignés MiG-17P suivirent peu après. Contrairement au MiG-17F, le moteur restait un Vk-1A, sans réchauffe. En effet, la production du Vk-1F se révèlant difficile, elle fut dédiée aux chasseurs purs. Bien qu'il fût entré en service après le MiG-17F, l'avion reçut le nom de code de Fresco B et son radar celui de Scan Odd. En opération, le radar très peu puissant ne permettait pas au pilote d'opérer de façon indépendante. Il dépendait pour l'interception du contrôle au sol qui le guidait vers l'objectif. Seule la phase finale de l'interception était réalisée grâce au RP-1. De plus celui-ci se révéla très peu fiable en opérations. Finalement, en 1953, les Vk-1F devinrent disponibles en plus grand nombre et une version motorisée par ce moteur, le MiG-17PF, entra en service. Elle reçut le nom de Fresco D dans la désignation OTAN. Elle présentait en outre de nouveaux aérofreins et un système d'alerte radar Sirena 2. La fin de série reçut un radar nettement amélioré, le RP-5 Izumrud 2. Certains avions désignés MiG-17PFG furent dotés d'un système de télécommande à partir du sol, Gorizont-1.
Au milieu de la décennie, on introduisit des missiles air-air pour l'interception. Les MiG-17PF furent rééquipés avec quatre missiles RS-2 (code OTAN AA-1 Akali) à guidage radar, l'armement canon étant alors retiré. Environ quarante de ces MiG-17PFU furent réalisés et l'OTAN leur attribua le nom de Fresco E. Les performances et la fiabilité de ces missiles étant médiocres, l'avion fut surtout employé pour former les pilotes à opérer sur des intercepteurs plus modernes et efficaces.
Le MiG-17 est le seul chasseur à réaction à avoir été abattu par un bombardier - un B-52 lors de la guerre du Viêt-Nam.
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