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Le Nieuport 17 C.1 est un chasseur sesquiplan français de la première guerre mondiale conçu par la société Nieuport. De par sa maniabilité exceptionnelle et un excellent taux de montée, il a donné un avantage significatif à ses pilotes lorsqu'il est entré en service et fut largement utilisé et apprécié en France, en Italie (Nieuport-Macchi) et en Russie (Dux). Utilisé par toutes les puissances alliées, il fut même copié par des constructeurs allemands.
Le Nieuport 17 était un développement du Nieuport XI "BEBE", sa plus grande taille étant compensée par l'utilisation d'un moteur plus puissant, celui-là qui était prévu pour le Nieuport 16. L'avion bénéficiait également d'une meilleure aérodynamique. L'avion a tout d'abord été équipé d'un moteur Le Rhône 9J de 110 ch (82 kW), mais les exemplaires utilisés plus tard reçurent des évolutions de 120 ou 130 ch.
L'arrivée du système de synchronisation Alkan-Hamy permit de remplacer le montage sur l'aile d'une mitrailleuse Lewis utilisé sur le modèle XI par une mitrailleuse Vickers synchronisée montée sur le fuselage et tirant au travers de l'hélice. Le système de synchronisation standard Vickers-Challenger utilisé par le Royal Flying Corps était peu fiable, et dans le service britannique, la solution d'un montage sur l'aile avait été retenu, la plupart du temps à l'aide d'un montage Foster, un rail métallique incurvé qui permettait au pilote de glisser l'arme vers lui pour la recharger. Certains appareils, en particulier français, furent équipés de deux mitrailleuses, mais le montage à arme unique était plus courant.
Le Nieuport 21 différait principalement de par son poussif moteur Le Rhône 9C de 80 cv et fut utilisé surtout pour l'instruction ou la converture en altitude des bombardiers. L'avion a été néanmoins utilisé aux côtés de Nieuport 17 en combat dans les armées française et russe.
Le Nieuport 23 différait du 17 seulement par des détails mineurs, principalement au niveau de l'utilisation d'un autre système de synchronisation de la mitrailleuse, entrainant un déplacement de l'arme et des adaptations des réservoirs de carburant et d'huile. Le longeron arrière de l'aile était également redessiné. Ces avions furent utilisés par les escadrons français et britanniques aux côtés de Nieuport 17, jusqu'à leur remplacement par des Nieuport 24 .
Deux triplans ont été construits sur la base du Nieuport 17, l'un pour des essais par les Français et l'autre par les Britanniques. Les ailes à corde étroite étaient décalées d'une manière inhabituelle, l'aile centrale étant le plus en avant et l'aile supérieure le plus en arrière. Aucune commande ne fut passée, pas plus que pour la version britannique, qui était basée sur un Nieuport 17bis. Les deux types présentaient de bonnes caractéristiques de montée, mais au prix d'un dangereux centrage arrière.
L'étroite aile inférieure à unique longeron qui faisait du Nieuport 17 un sesquiplan (littéralement "un avion et demi"), contribuait grandement aux bonnes performances de montée, mais était très sensible au flutter (un phénomène de résonnance pas entièrement compris à l'époque). C'est ainsi que plusieurs chasseurs Nieuport connurent de catastrophiques ruptures de l'aile inférieure, en particulier lors de la ressource suivant un piqué prononcé. Les Nieuport britanniques furent renforcés avec des modifications du "No 2 Aeroplane Supply Depot", tandis que dans les escadrons français, le remplacement des ailes inférieures par des ailes de Nieuport 24 contribua à solutionner le problème.
Plusieurs hélicoptères Berliner ont été construits autour de fuselages de Nieuport 23, y compris les versions de 1922 et 1923.
L'avion se retrouve sur le front français en mars 1916 et remplace rapidement les Nieuport XI et 16 qui avaient contribué à mettre fin a la suprématie des Fokker de 1915. Le Nieuport 17 entre en service dans l'escadrille N.57 le 2 mai 1916. Pratiquement tous les As français ont utilisé le Nieuport au cours de leur carrière, y compris Georges Guynemer, Charles Nungesser, Maurice Boyau, Armand Pinsard, René Dorme, Gabriel Guérin et Alfred Duellin. Le type a également été utilisé par des volontaires américains de l'Escadrille Lafayette quand ils ont remplacé leurs dépassés Nieuport XI et 16. Fin 1916 et début 1917, le Nieuport 17 équipait tous les escadrons de chasse de l'Aéronautique Militaire. Charles Nungesser a remporté la plupart de ses victoires sur des Nieuport.
L'avion a également été utilisé par le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service, car il était nettement supérieur à tous les chasseurs britanniques disponibles pendant la majeure partie de sa période de service. Le RFC, en particulier, avait encore un grand nombre d'obsolètes Airco DH.2 en service, qui avaient subi de lourdes pertes au cours de l' "Avril Sanglant" de 1917. Alors que la majorité des avions perdus étaient des avions d'observation obsolètes tels que le Royal Aircraft Factory B.E.2, les Nieuport perdaient aussi lentement mais surement leur avantage initial. Les escadrons britanniques qui ont utilisé le type sont les n° 1, 29, 32, 40 et 60 du Royal Flying Corps et n° 6 du Royal Naval Air Service. Pendant la bataille d'Arras, les Nieuport britanniques furent utilisés pour l'attaque des ballons de réglage d'artillerie. L'escadron n° 40 menait des attaques à basse altitude pour atteindre ces ballons tandis que les Nieuport de l'escadron n° 60 coopéraient avec les F.E.2b de l'escadron n° 11 pour mener à bien des passes de mitraillage sur l'infanterie allemande retranchée sur les deux côtés de la rivière Scarpe (un affluent de l'Escaut de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie).
À la mi-1917, le Nieuport perdait de sa supériorité sur les nouveaux avions allemands tels que l'Albatros D.III. L'apparition du moteur rotatif Clerget 9B à neuf cylindres de 130 chevaux, conjugué à quelques améliorations aérodynamiques, fut à l'origine du Nieuport 17bis, une version qui fut néanmoins produite en très petit nombre. D'autres améliorations et l'adoption d'un moteur rotatif Le Rhône plus puissant et plus léger donnèrent naissance aux Nieuport 24 et le 27 qui ont progressivement remplacé les versions 17, 21 et 23 en service. D'autre part, les SPAD S.VII de 150 chevaux avaient commencé à remplacer les chasseurs Nieuport dans les escadrons français de première ligne à la mi-1917. Les Britanniques ont conservé leur Nieuport jusqu'au début de l'année 1918.
De nombreux as de l'aviation de l'Empire britannique ont volé sur chasseur Nieuport, y compris l'As canadien Billy Bishop, qui a reçu la Croix Victoria alors qu'il volait sur cet avion, et Albert Ball, qui, souvent, opérait seul dans son Nieuport. 'Mick' Mannock a volé sur Nieuport tôt dans sa carrière au sein de l'escadron n° 40. Le pilote totalisant le plus grand nombre de victoires sur Nieuport est le capitaine Phillip Fletcher Fullard de l'escadron n° 1 du RFC, avec un total de 40 victoires entre mai et octobre 1917, avant de se casser la jambe lors d'un match de football.
Des As italiens tels que Francesco Baracca, Silvio Scaroni et Pier Piccio ont tous remporté des victoires sur chasseurs Nieuport. En Belgique, les 1ère et 5è escadrilles belges furent équipées avec des Nieuport 17. Les As belges ayant volé sur le type sont notamment André De Meulemeester, Edmond Thieffry et Jan Olieslagers. Les forces impériales russes ont opéré un grand nombre de Nieuport de tous types, y compris les Nieuport 17, 21 et 23, beaucoup restèrent en service après la révolution russe de 1917. Parmi les As russes sur Nieuport, on notera notamment Alexander Kazakov .
Comme pour d'autres types, le Nieuport 17 a été utilisé en grand nombre pour l'instruction avancée lorsque le type se retrouva dépassé. Le corps expéditionnaire américain acheta 75 Nieuport 17 pour la formation et la France en a également exploité en grands nombres dans cette fonction.
L'aviation maritime française a utilisé plusieurs Nieuport 21 pour la formation à l'appontage en 1920 en attendant la livraison d'avions dédiés tels que le Nieuport-Delage NiD.32RH.
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