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Littlehampton, 1 février 1913 – † Ile de Man, 20 février 1996
Jeffrey Kindersley Quill (OBE AFC FRAeS) était un officier de la Royal Air Force, officier RNVR et pilote d'essai qui fut le deuxième homme à piloter le Supermarine Spitfire après le chef pilote d'essai de Vickers, Joseph "Mutt" Summers. Après avoir succédé à Summers comme chef pilote d'essai chez Vickers, Quill a testé toutes les versions du Spitfire, conçu à l'origine par Reginald Mitchell.
Pour son travail en tant que pilote d'essai du Spitfire, Jeffrey Quill a joué un rôle important dans l'histoire de l'aviation, tout comme Reginald Mitchell, brillant concepteur de l'avion. C'est Quill qui a fait passer le Spitfire du stade de prototype prometteur pour devenir (avec le Hawker Hurricane) l'instrument de la victoire de la Royal Air Force lors de la bataille d'Angleterre. Le Spitfire a en effet joué un rôle de premier plan dans la conquête de la supériorité aérienne au-dessus de l'Europe toute entière.
Quill a écrit deux livres sur le Spitfire.
Jeffrey Kindersley Quill est né à Littlehampton, dans le Sussex, le 1er février 1913. Il était le plus jeune des cinq enfants d'Arthur Maxwell Quill et Emily Molesworth Kindersley, et reçut son éducation au Collège de Lancing, non loin de l'aérodrome de Shoreham (à l'époque un petit terrain en herbe avec de vieux hangars et une cabane en bois abritant le club local). Pendant son séjour à Lancing, Quill devient capitaine de la Gibbs House (1930) puis préfet (1931). Il va jouer au cricket (de 1930 à 1931); au Football (de 1929 à 1930); et sera sergent dans l'OTC (Operational Test Command). Bien avant d'avoir quitté l'école en 1931, l'activité aérienne dans la région allait fortement inciter Quill à entreprendre une carrière dans la Royal Air Force. Alors qu'il était encore élève à Lancing, il avait assisté au célèbre show annuel de la RAF à Hendon, et deux ans plus tard, c'est lui-même qui allait participer à l'événement.
À l'âge de 18 ans, Quill est accepté dans la Royal Air Force en tant que lieutenant d'aviation par intérim. Il apprend à voler sur biplan Avro Tutor à la Flying Training School numéro 3 de Grantham et est laché solo après un temps remarquablement court de 5 heures et 20 minutes (9 heures étant considérées comme la norme). Il se qualifie sur l'avion d'entraînement avancé Siskin IIIA, et ses qualités de pilote sont évaluées comme exceptionnelles. En septembre 1932, il rejoint l'escadron 17 de la RAF à Upavon, où il va voler sur chasseur Bristol Bulldog. Au sein de cet escadron, il prend part au show de la Royal Air Force à Hendon en juin 1933, démontrant le largage à basse altitude de bombes factices. Il va voler aussi souvent que possible afin de se familiariser avec l'avion, pratiquer la voltige et le vol sans visibilité, mais reste néanmoins bien conscient des dangers du vol et va écrire plus tard:
"Tant que la voltige n'était pas pratiquée assidûment jusqu'au point où on était familier avec toutes les combinaisons imaginables de vitesse et d'altitude que l'avion pouvait supporter, on était pas maître de l'avion. Dans ce cas, un jour viendrait où l'avion allait décider à la place du pilote, et ce serait le dernier jour. Je n'eus jamais à modifier ce point de vue, et je continuai à pratiquer la voltige comme si le jour de mon dernier vol était arrivé".
Fin 1933, Quill est affecté à la section météo de la RAF à Duxford. Il se joint à une petite équipe volant l'obsolescent Armstrong Whitworth Siskin IIIA à cockpits ouverts, dépourvu d'horizon artificiel et sans radio, les seuls instruments disponibles pour le vol sans visibilité étant un rudimentaire indicateur de virage Reid & Sigrist et un inclinomètre. Revêtus d'une combinaison chauffée électriquement, les pilotes de l'unité montent quotidiennement jusqu'à 6.000 mètres (sauf le dimanche) pour recueillir des données à intervalles de 300 m sur la température, l'humidité et la formation des nuages. Alors que Quill prend le commandement de l'unité en novembre 1934, il parvient à faire voler son équipe une année entière, indépendamment de conditions météo parfois désastreuses. Pour ses efforts, Quill sera décoré de la Croix de la Force Aérienne à l'âge de 23 ans.
En Janvier 1936, Quill quitte la RAF pour rejoindre Vickers (Aviation) Ltd à Brooklands, comme assistant du chef pilote d'essai, Joseph "Mutt" Summers. Sa tâche initiale sera d'assurer les essais du bombardier Wellesley, et c'est à bord de cet avion que Quill va un jour frôler la catastrophe. Le bombardier refuse en effet de sortir d'une vrille et à 1.000 m, Quill décide de sauter en parachute, mais alors qu'il descend, il échappe de justesse à une collision avec le bombardier qui le rattrape dans sa spirale.
A cette époque, la rivalité entre Vickers (Aviation) Ltd et Hawker Aircraft bat son plein, l'Hurricane ayant déjà volé quatre mois plus tôt. La longue association de Jeffrey Quill avec le Spitfire commence quand, âgé de 23 ans, il effectue son premier vol sur le prototype K5054 (le 26 mars 1936, trois semaines après que Mutt Summers ai réussi le premier vol de la machine), et à partir de ce moment, sa priorité sera d'obtenir aussi vite que possible l'acceptation du Spitfire par la RAF. Néanmoins, l'avion devra encore subir de nombreuses modifications avant que l'on puisse le mettre dans les mains de jeunes pilotes inexpérimentés, et il ne va pas entrer en escadron avant juillet 1938. Développé en de nombreuses variantes, le Spitfire allait néanmoins rester "le" chasseur de première ligne du début à la fin de la guerre, et même après celle-ci.
Après son transfert à temps plein chez Vickers Supermarine en 1938, Quill prendra en charge la totalité du programme d'essais du Spitfire, travaillant en étroite collaboration avec Joseph (Joe) Smith qui était devenu l'ingénieur en chef de Supermarine en 1937, après la mort de Reginald Mitchell la même année.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Quill sera en charge du développement et de la production chez Vickers Supermarine, un travail qu'il prend vraiment au sérieux, au point de sentir le besoin de se faire une expérience au combat. Après la chute de la France en 1940, il est plus que jamais déterminé à rejoindre un escadron de chasse. Devançant l'opposition de ses employeurs, il arrive à convaincre ces derniers de la nécessité d'acquérir une expérience opérationnelle et sera temporairement libéré le 5 août 1940, pour rejoindre l'escadron 65 de la RAF à Hornchurch. Le 16 août, il abat un Messerschmitt Bf 109 et deux jours plus tard, il partage une victoire sur un Heinkel He 111. Cette période en première ligne sera de courte durée, Quill étant rappelé après dix-neuf jours pour tester le nouveau Spitfire Mk III. Cette expérience rend Quill encore plus déterminé à faire du Spitfire une parfaite machine de combat, et son expérience va mener à deux modifications importantes sur le Spitfire. À haute vitesse, les ailerons deviennent très lourds à manœuvrer, cela étant dû à la déformation de l'entoilage des ailerons, ce qui rend le profil plus épais au voisinage du bord de fuite. Le problème sera résolu en recourant à une construction tout métal des ailerons. Quill sera également à l'origine d'une amélioration de la qualité optique des panneaux latéraux du cockpit. Ses préoccupations au sujet de la vision vers l'arrière vont conduire à des modifications de la verrière et de l'arrière du fuselage. C'est plus tard en 1940, que Jeffrey Quill devient chef pilote d'essai pour Vickers Armstrong (Supermarine).
En 1942, le Focke-Wulf Fw 190 prenait de plus en plus l'avantage sur les chasseurs alliés, et il fut décidé de procéder à la capture d'un exemplaire en état de vol. Pendant un certain temps, Quill fut mis en attente pour ramener clandestinement de France une de ces machines. Son ami le capitaine Philip Pinckney, un officier des Commandos, avait préparé une mission audacieuse pour approbation par le QG des opérations combinées, avec le nom de code "Operation Airthief", proposant que les deux hommes se rendent sur un aérodrome de la France occupée. En privé, Quill ne donnait pas cher de leurs chances de survie dans une telle aventure, mais heureusement, le 23 juin 1942, date coïncidant avec la présentation du document aux opérations combinées, un pilote allemand désorienté, l'Oberleutnant Armin Faber, confondant le canal de Bristol avec la Manche, allait poser un Fw 190 A-3 sur la base RAF de Pembrey, dans le sud du Pays de Galles. Peu de temps après, Quill put évaluer l'avion allemand depuis Farnborough.
En janvier 1943, Quill se voit décerné la croix d'officier de l'ordre de l'Empire britannique (OBE). De novembre 1943 à avril 1944, il va servir dans la Fleet Air Arm, en tant que lieutenant-commandant (RNVR), participant à l'amélioration des techniques d'appontage à bord du Supermarine Seafire, la version navale du Spitfire (Avec l'introduction du Seafire, la Fleet Air Arm avait subi de graves pertes dans des accidents d'appontage). Après un stage d'appontage à East Haven, Quill servi sur le porte-avions d'écolage HMS Ravager, puis sur le transporteur d'escorte HMS Attacker, qui avait deux escadrons de Seafire à bord (les 879 et 886). Quill allait voler au sein de ces deux escadrons, pour être ensuite affecté à l'escadron de chasse 1837, qui était basé à terre. Pendant cette période avec la Marine, Quill effectuera plus de 75 appontages. Le pilote d'essai de la marine Eric Brown allait plus tard écrire: "Jeffrey fut un choix inspiré, ayant l'esprit analytique d'un très bon pilote d'essai, formé pour trouver des réponses à tous les problèmes rencontrés en vol." Lorsque Quill réintégra Supermarine, il avait une connaissance parfaite de tous les problèmes rencontrés en opérations, ayant apponté tous les types d'avions britanniques et américains, à l'exception du Fairey Firefly. À la fin de la guerre, il avait personnellement participé aux essais en vol de toutes les variantes du Spitfire et du Seafire.
Dans l'immédiat après-guerre, Quill continua à voler en tant que pilote d'essai, testant les derniers jets de Supermarine (Attacker et Swift). En 1947, il avait fait les premiers vols et orchestré le développement et la production de chacune des 52 variantes du Spitfire - le seul chasseur allié à être resté en première ligne tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Il effectua également les premiers vols du Dumbo (un bombardier-torpilleur expérimental équipé d'une aile à incidence variable), du Spiteful, du Seafang et, le 27 juillet 1946, de l'Attacker, premier chasseur à réaction de la Royal Navy.
Plus tard, Jeffrey Quill devient responsable du marketing des avions militaires pour la British Aircraft Corporation (BAC).
Après sa retraite, il est devenu un auteur prolifique, avec ses chroniques "Spitfire: Histoire d'un pilote d'essai" (1983), et "Naissance d'une légende: Le Spitfire" (1986).
Après la mort de Jeffrey Quill en 1996, la Société britannique d'aviation (Air League), créa un nouveau prix en son nom, et depuis 1997, la Médaille Jeffrey Quill fut attribuée chaque année "pour toute contribution exceptionnelle au développement de l'esprit de l'air au sein de la jeunesse de Grande-Bretagne".
Ayant pris sa retraite avec son épouse Claire sur l'île de Man, Jeffrey Quill s'impliqua dans une conférence annuelle donnée par l'Association des pilotes de l'île de Man, qui deviendra plus tard la conférence "Jeffrey Quill Memorial", et il sera élu président de la "Spitfire Society".
Jeffrey Quill est enterré dans la cour de l'église St Andrew d'Andreas, sur l'île de Man. L'église est proche de l'ancienne base RAF d'Andreas, d'où furent opérés des Spitfire en 1941 et en 1942.
Le film "First of the Few", sorti en 1942 et connu aux Etats-Unis sous le titre "Spitfire", est un long métrage britannique filmé en temps de guerre et produit et réalisé par l'acteur Leslie Howard, qui y joue également le rôle de R J Mitchell, le concepteur du Spitfire. Avec des séquences d'ouverture et de fermeture tournées lors de la bataille d'Angleterre, et retraçant la carrière de Mitchell depuis les courses du Trophée Schneider jusqu'à la conception et les essais en vol du prototype du Spitfire, le film a été tourné en Grande-Bretagne en 1941 et est sorti en 1942. David Niven joue le rôle de "Geoffrey Crisp", un personnage composite basé sur les pilotes de la Coupe Schneider de 1927, 1929 et 1931, ainsi que du pilote d'essai de Vickers Supermarine, Jeffrey Quill. Début novembre 1941, Quill allait se rendre sur la base RAF de Northolt dans un Spitfire Mk II, maquillé pour ressembler au prototype K5054. Volant pendant plus d'une heure le 1er novembre et pendant 45 minutes le 2, il exécute les séquences de voltige qui sont présentées dans les 15 dernières minutes du film. Le projet avait le soutien de Winston Churchill, ce qui permit aux producteurs de filmer sur des aérodromes actifs, avec la coopération du Fighter Command.
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