Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Options
|
|
||
|
||
|
||
Montrer les dernières |
||
Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Le Lioré et Olivier LeO 451, était un bombardier du constructeur français Lioré et Olivier (avant sa nationalisation en SNCASE ). L'avion était l'un des seuls bombardiers français (avec son concurent, l'Amiot 351/354) de conception moderne en 1939 lors de l'entrée en guerre de la France
En novembre 1934, le Ministère de l’Air lançait le concours B4, portant sur la création d’un bombardier moyen porteur. Cet avion devrait emporter une tonne de bombes sur 700 km à une vitesse d'au moins 400 km/h. En réponse, le LeO 45 fut dessiné par l'ingénieur Pierre-Etienne Mercier. Le prototype vola pour la première fois le 16 janvier 1937, piloté par Jean Doumerc.
Le premier LeO 451 de production sorti en 1938. La décision d'abandonner les moteurs Hispano-Suiza et une pénurie d'hélices allait entraîner des retards de production. Il fut décidé d'utiliser provisoirement des hélices Ratier moins efficaces qui réduisaient la vitesse de pointe de 500 à 480 km/h. En conséquence, bien que 749 LeO 451 aient été commandés, seulement 22 machines avaient été livrées lorsque débuta la Seconde Guerre mondiale.
En décembre 1940, le premier LeO 451 construit à Nantes Bouguenais est essayé par Pierre Nadot. En tout 57 appareils auront été livrés avant l’armistice. Les avions non terminés sont dynamités juste avant l’arrivée des troupes allemandes.
L'appareil sera construit sous l'occupation Allemande à 150 exemplaires de sa version 452 (moteurs Gnome et Rhône 14N 30) et servira dans l'aviation du gouvernement de Vichy. Les aéronefs tombés aux mains des Allemands sont affectés au transport en 1943, un petit nombre étant converti pour le transport de fûts de carburant, tandis que 12 autres sont cédés à la Régia Aéronotica Italienne qui les intégre à son 51ème groupe de bombardement.
Les groupes I/12 et I/31 seront basés en Syrie et un 3e groupe, le I/25, basé en Tunisie, effectuera 855 missions lors de l'opération Torch où 29 appareils sont abattus. Lorsque l'Afrique du Nord rejoignit les Alliés, ces appareils effectuent quelques raids contre les Allemands avant d'être remplacés par des Handley-Page Halifax et des B-26 Marauder. Ces avions serviront encore quelques temps au transport de fret.
Le LeO 45 fut le bombardier moyen le plus rapide de sa génération, plus rapide que les avions allemands de même catégorie (Schnellbomber), tels que les Dornier Do 17K, Heinkel He 111E et Junkers Ju 88A (qui emportait néanmoins une charge deux fois plus importante). L'avion restait néanmoins plus lent que les Bf 109 et Bf 110.
Les soutes à bombes prenaient place dans la racine des ailes, afin de compléter la soute ventrale. Les réservoirs étaient auto-obturants. Le train d'atterrissage était rétractable via un mécanisme compliqué afin de réduire la taille des nacelles moteurs et les hélices tournaient en sens contraire afin d'éliminer l'effet de couple. Le bombardier prenait place dans un nez vitré. Derrière le pilote, l'opérateur radio disposait d'une mitrailleuse MAC 1934 de 7,5 mm située dans une nacelle ventrale rétractable. Le mitrailleur de queue disposait d'un canon HS.404 de 20 mm.
Après la fin de la seconde guerre mondiale, la version 453 fût équipée de moteurs Américains Pratt & Whitney R-1830, la version 454 de moteurs Anglais Bristol Hercules, tandis que la dernière version assemblée fût la 458, dotée de moteurs Wright R-2600 de 1.600 CV chacun, employée jusqu'en septembre 1957 par l'Armée de l'Air et l'Aéronavale comme avions de liaison et convoyage de personnels.
Décollage délicat
Le LeO 45 était équipé d'un canon de 20 mm sur le dessus qui protégeait l'avion des attaques de chasseurs par l'arrière. Afin de dégager l'axe de tir de ce canon, le constructeur avait opté pour la solution d'un double empennage dont les dérives étaient aux trois quarts sous le plan horizontal de l'empennage, de sorte qu'elles se retrouvaient dans la zone de trainée des hélices qui perturbait leur fonctionnement. L'avion pouvait alors faire des embardées au décollage, qui se terminaient souvent en cheval de bois. En mars 1940, le polytechnicien aviateur Jacques Lecarme avait élaboré une procédure de décollage qui demandait de garder la roulette de queue en contact avec le sol, avant d'atteindre la vitesse de 90 km/h, vitesse à laquelle le pilote devait pousser à fond le manche pour soulever l'arrière de l'appareil au-dessus des trainées des hélices. On cru alors que l'avion pouvait alors atteindre sa vitesse de décollage sans trop de danger, mais c'était faux; il y eu d'autres accidents de décollage. La structure de l'avion accusant toujours un surpoids notable, il souffrit encore de décrochages qui pouvaient occasionner un tonneau déclenché, l'avion s'écrasant alors sur le dos.
"Le décollage du Lioré 45 était toujours délicat, l'avion avait tendance à s'embarquer brutalement à gauche ou à droite. Lorsque le pilote ne parvenait pas à le maintenir en ligne droite, il arrivait fréquemment que le train d'atterrissage cédât sous la poussée latérale du poids de l'avion; l'appareil achevait sa trajectoire sur le ventre et prenait feu presque à tous les coups. Aussi l'équipage éprouvait-il toujours une légère crispation jusqu'au moment où la vitesse devenait suffisante pour que le pilote pût contrôler son appareil.
Il en fut de même cette fois; le pilote mettait toute son attention à empêcher son appareil de zigzaguer; le navigateur avait abandonné sa cage vitrée de l'avant, où il aurait été écrasé en cas d'accident et il avait reculé jusqu'au poste de pilotage; le mécanicien surveillait l'indicateur de vitesse dont l'aiguille grimpait lentement; le radio tout en agitant son manipulateur suivait des yeux par un hublot le défilé des hangars et s'efforçait d'apprécier la vitesse de l'avion".
— Pierre Salva, Les Cochons n'ont pas d'ailes, Ed du Scorpion, 1951.
— — — = = — — —
— — — = = — — —
Vous avez précédemment choisi de ne montrer que les sujets les plus célèbres! (Via le menu Options)