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Le Supermarine S.6B est un hydravion de course britannique qui fut développé par R.J. Mitchell pour permettre à l'entreprise Supermarine de prendre part au Trophée Schneider de 1931. Le S.6B marqua l'aboutissement de la quête de Mitchell à "perfectionner les hydravions de course" et représentait à l'époque le meilleur en matière de technologie aérodynamique.
Dernier dans la ligne développée par Supermarine, cet avion était l'évolution des modèles S.4, S.5 et S.6. Mitchell et l'expérience acquise par son équipe dans la conception d'hydravions de hautes performances pour le Trophée Schneider contribuèrent grandement au développement du Spitfire, le chasseur emblématique de la Seconde Guerre mondiale.
Malgré la promesse du premier ministre James Ramsay MacDonald d'avoir l'appui du gouvernement lors de la prochaine course sur le sol britannique (après la victoire de 1929), le financement officiel fut retiré moins de deux mois plus tard, juste après le fameux krach de Wall Street, la raison officielle invoquée étant que les deux concours précédents avaient recueilli suffisamment les données sur le vol à grande vitesse, et que de nouvelles dépenses d'argent public étaient injustifiées. Un comité formé par le Royal Aero Club, qui était responsable de l'organisation de la course de 1931, et qui comprenait des représentants de l'industrie aéronautique et des fabricants de moteurs d'avion, fut formé pour discuter de la faisabilité d'un financement privé. Il s'avéra que non seulement ce serait au-delà de leur portée financière, mais que l'absence de pilotes de la RAF qualifiés en matière de vol à haute vitesse poserait un grave problème. Cela provoqua une énorme déception au niveau du public, car après avoir remporté deux compétitions successives, une victoire dans une troisième et dernière course aurait marqué définitivement la Grande Bretagne comme vainqueur final.
Actif comme toujours dans les affaires d'aviation, le groupe du Daily Mail de Lord Rothermere lança un appel public et plusieurs milliers de livres furent récoltés. C'est alors que Lady Houston promit publiquement d'offrir 100.000 livres, forçant le gouvernement à modifier sa position et d'annoncer son soutien à une participation en janvier 1931. Ceci laissait moins de neuf mois pour préparer la course et Mitchell et Rolls-Royce se mirent au travail.
Il n'y avait donc que très peu de temps pour préparer une participation, et comme Mitchell n'avait plus de ce fait la possibilité de concevoir un nouvel avion, le travail se porta sur l'amélioration des performances du moteur "Type R" et il fallut se limiter à des améliorations mineures au niveau de la cellule dont certaines parties furent renforcées afin de faire face à l'augmentation de masse de l'avion, dont les flotteurs avaient été allongés vers l'avant de 90 cm. Sur ces années, Rolls-Royce avait réussi à augmenter la puissance initiale d'un moteur de 400 ch (298 kW) à 2.300 ch (1.715 kW).
Bien que l'équipe britannique ne doive pas affronter de concurrents cette année-là, la section "Haute Vitesse" de la RAF emmena six avions Supermarine à Calshot Spit (Southampton Water) pour les entrainements et diverses évaluations. Les avions étaient le S.5 N219, deuxième à Venise en 1927, le S.5 N220, vainqueur à Venise en 1927, deux S.6 équipés de nouveaux moteurs et rebaptisés S.6A (Le N247 qui avait gagné à Calshot en 1929 et le S.6A N248, disqualifié à Calshot en 1929), et deux nouveaux S.6B: S1595 et S1596.
L'avion fut désigné Supermarine S.6B, afin de le différencier du S.6A. Le plan britannique pour le Trophée Schneider était de faire voler le S1595 seul et si la vitesse atteinte n'était pas assez élevée, ou qu'il ait rencontré une panne mécanique, le S.6A N248 plus éprouvé volerait alors. Si les S1595 et N248 échouaient dans leurs tentatives, N247 tenu en réserve serait utilisé. Le S.6B S1596 devait ensuite tenter de battre le record du monde de vitesse. Pendant les essais, N247 fut détruit dans un accident au décollage, entraînant la mort du pilote, le lieutenant. G.L. Brinton, ce qui empêcha la réalisation d'autres plans avec seulement les deux S.6B et le S.6 survivant réservés pour la course finale.
Le gagnant de la coupe Schneider était piloté par le Flight Lieutenant John Boothman dans le S1595 qui enregistra une vitesse de 547,19 km/h, sur sept tours d'un parcours triangulaire sur le Solent, entre l'île de Wight et le continent britannique. Dix-sept jours plus tard, le lieutenant George Stainforth allait battre le record du monde de vitesse pour hydravion en atteignant 655,67 km/h à bord du S.6B S1596.
Le S.6B donna incontestablement l'impulsion nécessaire au développement du Supermarine Spitfire, ainsi que de son moteur Rolls-Royce Merlin.
À la fin des vols de record, les deux S.6B furent conservés. Le S.6B S1595 gagnant du Trophée Schneider fut donné au Science Museum de Londres, où il réside dans un état non restauré. Pendant une courte période, S1596 fut testé à la Marine Experimental Aircraft Establishment (MAEE) à Felixstowe. Jusqu'aux années 1960, le S.6A N248 fut exposé (à tort comme S1596) au Southampton Royal Pier comme attraction touristique. Le sort ultime du S1596 est inconnu.
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