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Dessiné par l'ingénieur Marcel Riffard, le Caudron Simoun est un appareil qui a marqué le temps de l'entre-deux guerres. Il effectua son premier vol en 1934 et fut opéré commercialement à partir de 1935.
Incontestable réussite technique, ce monomoteur à aile basse se distingua comme appareil de tourisme et fut utilisé par de nombreux pilotes prestigieux. Ses indéniables qualités amenèrent l'armée de l'Air à s'en doter comme appareil de liaison ou d'entraînement au pilotage, sans oublier la Marine nationale elle-même qui s'y intéressa.
Vu le prix de l'appareil (entre 128.000 et 157.000 Francs français de l'époque), seuls de riches amateurs purent se l'offrir. Des pilotes célèbres le possédèrent (Michel Détroyat, Marcel Doret, Antoine de Saint-Exupéry) ou l'utilisèrent à titre promotionnel (André Japy, Maryse Bastié, Maryse Hilsz).
Le premier raid tenté en Simoun fut celui de Génin et Robert vers Madagascar : partis du Bourget le 18 décembre 1935, ils se posèrent à Tananarive le 21 décembre en ayant couvert les 8.665 km en 57 h 36 en cinq étapes.
En 1936-1937, plusieurs tentatives sont faites sur Paris-Tokyo pour battre la limite des cent heures.
La première est celle d'André Japy en novembre 1936. À la fin du vol, son appareil est détruit lors d'un atterrissage forcé dans l'île de Kyushu : il avait quand même atteint le Japon après avoir parcouru 14.000 km en 75 h 15 de vol.
En décembre 1936, Maryse Bastié réalise le vol Paris-Natal en moins de douze heures.
En 1935, grâce au Caudron Simoun, les lettres effectuaient un aller retour entre Paris et la province, à plus de 250 km/h, dans la journée. Quatre équipages décollaient à 11h30 pour les villes de province et repartaient dans l'après-midi, des sacs de courrier dans les soutes. "Le courrier de Lille atterrit au Bourget à 17h06, celui de Strasbourg à 18h30, celui de Bordeaux à 18h24 et celui du Havre à 17h40. On compta que ces courriers avaient réalisé, de terminus à terminus, escales comprises, une moyenne commerciale de 250 km/h, ce qui est réellement très bien » indique encore le journal Les Ailes dans ses colonnes. Qui tire aussi une leçon au profit de ses lecteurs. L'horaire prévu et observé par les quatre équipages de l'inauguration montre tout le bénéfice qu'un grand nombre de personnes peuvent tirer de la poste aérienne. Une lettre postée à Paris, avant certaines heures, et affranchie du timbre ordinaire et d'une surtaxe de 2 fr 50 par 10 g ou fraction de 10 g est distribuée aux escales de la compagnie suffisamment tôt pour que l'envoyeur puisse recevoir sa réponse par le retour du courrier, le même jour". Fidèles destriers, les Caudron Simoun achemineront ainsi dans le ciel de France plus de 45 millions de lettres avec 95% de régularité. Son successeur, le Goéland, sera mis en service en 1939 pour défricher, de nuit, la liaison Paris-Pau-Paris.
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