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Le Folgore (ou "foudre") était un développement du C.200 Saetta &quipé d'un moteur allemand Daimler-Benz 601 DB plus puissant. Considéré comme l'un des plus beaux chasseurs volant au sein des forces de l'Axe, il fut aussi un chasseur efficace et mortel.
Avec l'avènement du général Francesco Pricolo à la tête de la Regia Aeronautica, la compagnie Fiat dut en janvier 1940 abandonner le développement de son moteur en ligne, le A38, pour lancer la production en masse de Daimler Benz DB601A allemands construits sous licence. Deux des quatre DB601 acquis en Allemagne furent confiés à la firme AerMacchi, qui travaillait alors sur le développement d'un chasseur propulsé par un moteur en ligne. La disponibilité de cet excellent propulseur allait permettre à la société de présenter son premier prototype du Macchi C.202 (immatriculé MM.445) le 10 août 1940. C'est le pilote d'essai Guido Carestiato qui le pilota ce jour au-dessus de Lonate Pozzolo.
Ce nouveau chasseur de l'ingénieur Mario Castoldi conservait en fait une grande similarité avec son prédécesseur, le Macchi C.200, qui était handicapé par son moteur Fiat peu puissant. Les ailes, le train d'atterrissage, la dérive et l'empennage étaient similaires sur les deux appareils. L'avant du fuselage fut en revanche entièrement redessiné pour accueillir le nouveau bloc moteur, donnant toute sa finesse et son aérodynamisme au nez du C.202.
Après son vol inaugural, le prototype fut testé au centre d'essais de Guidonia où il reçu un accueil très favorable : avec une vitesse de pointe dépassant de près de 100 km/h celle des chasseurs italiens les plus rapides de l'époque et une bonne manoeuvrabilité, il répondait parfaitement aux attentes de la Regia Aeronautica. Sa production en série fut rapidement lancée auprès des firmes Macchi, Breda et SAI Ambrosini. Au total, 1.150 exemplaires environ virent le jour avant l'armistice de septembre 1943, ce qui était bien peu au regard des productions étrangères de l'époque mais déjà beaucoup pour un appareil italien.
Les premiers Macchi C.202 Folgore (foudre) à être livrés aux unités furent ceux des séries II et III construits par Macchi. Les premières unités à recevoir ce nouveau chasseur en mai 1941 furent les 17° puis 6° gruppi du 1° stormo, suivies par le 9° gruppo du fameux 4° stormo, qui toucha ses premiers C.202 en juin 1941.
Après une période d'acclimatation, le 9° gruppo décolla de Gorizia le 27 septembre 1941 pour gagner Comiso, en Sicile. Le 30 de ce mois, le C.202 connut son baptême du feu au-dessus de Comiso lorsque le lieutenant Jacopo Frigerio abattit un Hurricane Mk.IIc. Le même jour, 12 Folgore engagèrent 7 Hurricane et en revendiquèrent deux sans perte dans leurs rangs. Durant les mois d'octobre et novembre, le 9° gruppo participa à des missions contre Malte sur un appareil enfin supérieur au Hurricane. En novembre 1941, la 73a squadriglia du 9° gruppo effectua pour la première fois des missions de reconnaissance sur Malte avec des C.202 équipés d'appareils photo Avia.
Début 1942, les 9° (de retour d'Afrique) et 10° gruppi du 4° stormo furent rééquipés en Macchi 202 à Campoformido. Le 15 avril, l'unité fut redéployée en Sicile, avec son 9° gruppo à Castelvetrano et son 10° gruppo à Sciacca. Mais le 4° stormo ne resta qu'un mois pour participer à l'offensive aérienne contre Malte avant de gagner l'Afrique du Nord. La relève fut assurée par le 155° gruppo du 51° stormo qui échangea ses Fiat G.50 contre des Folgore en mars 1942. Ce nouveau groupe gagna Gela fin mai 1942. Le 2 juin, l'unité revendiqua son premier Spitfire abattu sur Malte. Le 51° stormo se trouva finalement au complet à Gela avec l'arrivée du 20° gruppo fin juin.
L'activité des C.202 au-dessus de Malte se limita à l'escorte de petites formations de bombardiers italiens et allemands durant l'été 1942. Avec l'arrivée du 153° gruppo du 54° stormo fin septembre à San Pietro Caltagirone, le nombre de Folgore disponible en Sicile passa à 74. Mais la dernière offensive aérienne majeure contre Malte en octobre fit fondre les effectifs. De fin mai à octobre 1942, le 51° stormo revendiqua la destruction de 100 appareils britanniques pour 27 pertes.
Le 8° gruppo du 2° stormo reçut ses 6 premier MC.202 à partir du 7 octobre 1941, mais ne les conserva qu'une semaine seulement. Ils passèrent alors au 1° stormo, dont le 17° gruppo se rééquipait au même moment en C.202 à Campoformido. A Ciampino, les appareils du 17° gruppo reçurent les filtres à sable nécessaires pour leur emploi en Afrique du Nord. Mais ils furent devancés dans leur déploiement sur ce front par les 96a et 97a squadriglié du 9° gruppo envoyées en urgence de Sicile suite au déclenchement de l'opération Crusader le 18 novembre 1941, sans avoir reçu de filtres à sable.
Finalement, les deux groupes du 1° stormo (les 6° et 17°) sur C.202 tropicalisé vinrent prêter main forte au 9° gruppo en décembre. Le premier combat des C.202 du 9° gruppo en Afrique eut lieu le 26 novembre contre des Tomahawks. Après un mois de lutte acharnée, l'unité reversa ses C.202 au 1° stormo et regagna Gorizia pour y être rééquipée. Au terme de la contre-offensive britannique, le 8 janvier 1942, il ne restait plus que 25 C.202 en charge au sein du 1° stormo.
Lors de la contre-offensive italo-allemande de janvier, les C.202 du 1° stormo accomplirent des missions de chasse libre avec les Bf109 du JG27 depuis les bases de Tamet et Ara Phileborum. Ils furent ensuite redéployés à Benghazi K3 pour suivre l'avance des troupes de l'Axe.
Le 22 mai 1942, le 4° stormo faisait son retour sur la scène nord-africaine avec ses deux groupes au complet. Les deux stormi équipés de C.202 furent réunis dans une brigade commandée par le lieutenant-colonel Alfredo Reglieri, déjà à la tête du 1° stormo. Avec plus de 60 Folgore basés à Maturba, cette brigade avait pour mission d'assurer la supériorité aérienne aux troupes de l'Axe. Le 26 mai, 59 C.202 attaquèrent les Tomahawks du 250th squadron sur leur base de Gambut. En juin, les C.202 assurèrent la couverture de Tobrouk et Bir Hackeim. Du 26 mai à fin juin 1942, les C.202 des 1° et 4° stormi effectuèrent plus de 1000 sorties et accusèrent la perte de 17 des leurs.
Fin juin 1942, le 1° stormo retourna en Italie et fut remplacée par le 3° stormo, dont seul le 23° gruppo était équipé de C.202. Cette nouvelle unité fut basée sur le terrain égyptien d'Abu Haggag, tandis que le 4° stormo avança sur Sidi Barrani puis Fuka, en Egypte. Au 15 juillet 1942, la Regia Aeronautica pouvait compter sur 93 Macchi 202 pour engager la bataille d'El Alamein. Mais lors des raids de la RAF sur Fuka et Abu Haggag le 20 octobre, de nombreux appareils furent détruits au sol. Dans les derniers jours d'octobre, les 3° et 4° stormi perdirent 15 C.202 en combat aérien et 4 au sol, plus 46 endommagés.
Lors de la retraite, le 4° stormo reversa ses C.202 restants au 3° stormo, dont les deux groupes (23° et 18°) étaient désormais équipés de Folgore. Dès la fin novembre, le 4° stormo revint en Afrique du Nord avec de nouveaux appareils. Après les combats de décembre, le 10° gruppo retourna de nouveau en Italie en laissant ses C.202 au 9° gruppo. Ce dernier participa à la défense de Tripoli depuis Castelbenito et Misurata jusqu'en janvier 1943. Une fois de plus, ce groupe laissa ses derniers Folgore au 3° stormo basé à Médenine, en Tunisie, à la fin du mois de janvier 1943. C'est à ce moment là que les pilotes de C.202 rencontrèrent pour la première fois les P-38 américains.
Le 3° stormo ne fut cependant pas la seule unité équipée de C.202 à participer à la campagne de Tunisie. Suite aux débarquements alliés au Maroc et en Algérie le 8 novembre 1942, les 24 C.202 du 153° gruppo furent immédiatement transférés de Sicile en Sardaigne, à Decimomannu. Au même moment, le 17° gruppo du 1° stormo gagna l'île de Pantelleria. Les attaques contre la flotte alliées se succédèrent sans grand résultat et aux prix de pertes élevées. Le 11 novembre 1942, le 155° gruppo atterrit à El Alouina, près de Tunis. En décembre, le 6° gruppo gagna à son tour Pantelleria, mais deux de ses trois squadriglie furent détachées à Sfax. Avec l'arrivée du 16° gruppo assalto en février 1943, le total de C.202 présents en Tunisie passa à 54, répartis entre 12 escadrilles. Début mars 1943, les 39 C.202 restant furent redéployés à Gabes pour soutenir l'Afrika Korps. Dans les jours qui suivirent, les pilotes de Folgore revendiquèrent 9 Spitfire et un P-38 abattus contre 2 pertes.
Le 25 mars, le 7° gruppo gagna El Hamma: ce fut le dernier à être envoyé en renfort en Tunisie. Le 31 mars, un raid de B-25 sur Sfax détruisit 15 C.202 alignés pour le décollage. Le 6° gruppo et le 3° stormo furent retirés de ce front à la fin du mois de mars. Le 7° gruppo fut la dernière unité aérienne de l'Axe à quitter la Tunisie le 10 mai 1943, avec le peu de C.202 qui lui restait.
Le Macchi 202 connut une brève activité sur le front russe. 12 appareils gagnèrent Vorochilovgrad le 6 septembre 1942 et furent distribués aux 4 escadrilles du 21° gruppo. Fin décembre, 5 autres C.202 les rejoignirent. Au total, les Folgore n'effectuèrent que 17 sorties en URSS, et 9 appareils purent regagner l'Italie en mai 1943.
A ce moment-là, l'Italie avait bien besoin de ces chasseurs pour défendre son propre sol. Au moment de l'invasion de la Sicile le 10 juillet 1943, le 4° stormo à Catania, le 21° gruppo à Chinisa et les 161° et 153° gruppi à Palerme étaient les seules unités équipées de C.202. Le 3° stormo les rejoignit depuis Cerveteri. Mais après dix jours de combats, toutes les unités de chasse durent quitter la Sicile car elles se trouvaient dans l'impossibilité de défendre leurs propres bases face à l'écrasante supériorité alliée.
Après l'armistice du 8 septembre 1943, 23 Macchi 202 rejoignirent l'Aeronautica cobelligerante. Bon nombre d'entre eux furent transformés en Macchi 205 par l'installation de moteurs DB605 récupérés sur des carcasses de Bf 109G au de Veltro de l'ANR.
Au nord, les Macchi 202 de l'ANR furent utilisés pour l'entraînement au sein du 3° gruppo caccia "Francesco Baracca" et dans l'école de chasse de 3ème niveau de Cervere. La plupart des appareils venaient d'anciennes unités de la Regia Aeronautica, mais une trentaine de Macchi 202 furent également assemblés à l'atelier SAI de Passignano, dont certains étaient privés de moteurs.
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