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Douglas A-4 Skyhawk
En 1951, constatant l'augmentation rapide du poids des avions militaires, l'ingénieur en chef de Douglas demande à son équipe de concevoir un avion de chasse léger. Le résultat de cette étude, menée sur fonds privés de la société, est soumis à la marine américaine en janvier 1952, alors que celle-ci cherche plutôt un avion d'attaque au sol. Elle demande donc à Douglas de revoir sa copie et de répondre aux exigences suivantes: vitesse de 800 km/h, rayon d'action de 550 km, emport d'une charge de 908 kg (potentiellement une bombe atomique) et poids inférieur à 13.600 kg.
Quelques semaines plus tard, Douglas propose un avion 2 fois plus léger, volant 160 km/h plus vite que demandé avec un rayon d'action supérieur de 185 km, et n'a donc aucun mal à décrocher un contrat de développement. L'idée de base était d'utiliser une aile delta qui permettait de stocker une bien plus grande quantité de carburant qu'une aile en flèche classique. De plus, l'envergure réduite supprimait le besoin d'un système de repliage des ailes pour le stockage sur porte-avions, permettant ainsi de gagner du poids.
Le premier prototype, désigné XA4D-1, fait son vol inaugural le 22 juin 1954. Il est suivi 2 mois plus tard par le premier avion de série, équipé d'une tuyère et d'un pare-brise modifiés, de 2 canons de 20 mm, et capable d'emporter 2270 kg de charge sur 3 pylônes. Les livraisons à l'US Navy commencent en octobre 1956, l'US Marine Corps recevant ses premiers avions en janvier 1957. Quelques mois plus tard, une version modifiée apparaît (A4D-2/A-4B) avec une dérive renforcée, une perche de ravitaillement en vol fixe et quelques autres améliorations notamment la capacité de tirer le missile air-sol Bullpup.
Le 15 octobre 1955, un A4D-1 établi un nouveau record de vitesse sur circuit de 100 km, avec une moyenne de 1118 km/h.
La première version capable de voler de nuit ou par mauvais temps (A4D-2N/A-4C) apparait mi-1958. Elle est équipée d'un radar d'évitement de terrain, d'un système de bombardement à basse altitude, d'un pilote automatique, d'un réacteur offrant 10% de puissance supplémentaire, et de diverses autres modifications. Il faudra ensuite attendre juillet 1961 pour assister au premier vol de la version suivante (A4D-5/A-4E) nettement améliorée: son nouveau réacteur moins gourmand en carburant lui offre une autonomie bien supérieure, les deux pylônes ajoutés sous les ailes font passer la capacité d'emport de charge à 3720 kg, et de nombreuses modifications sont apportées à l'électronique de bord.
Mi-1965 vole le premier exemplaire de la version biplace d'entraînement TA-4E/TA-4F, qui conserve toutes les capacités opérationnelles des versions monoplaces. Le fuselage est allongé de 71 cm pour loger le second poste de pilotage et un réacteur plus puissant est installé. Parallèlement, une version A-4F est commandée pour fournir de nouveaux avions destinés à compenser les pertes dues à la guerre du Vietnam. Elle fait son premier vol fin août 1966 et dispose entre autres du réacteur de la version biplace, ainsi que d'un train d'atterrissage avant modifié. Alors que les livraisons ont commencé, il s'avère nécessaire d'intégrer de nouveaux équipements électroniques. Comme plus aucune place n'est disponible dans le fuselage, un conteneur spécial est ajouté sur le dos, formant une bosse entre le poste de pilotage et la dérive. Cette modification est apportée aux A-4F déjà livrés ainsi qu'aux A-4E encore en service, dont la plupart reçoivent également le nouveau réacteur.
En 1968 apparaît une nouvelle version biplace TA-4J, sur laquelle le système de ravitaillement en vol et la plupart de l'armement sont retirés. L'année suivante, 100 vieux A-4C des unités de réserves sont modifiés par remplacement du réacteur et ajout du conteneur électronique dorsal, devenant ainsi des A-4L. En avril 1970 vole le premier exemplaire de la version A-4M, spécifiquement développée pour l'US Marine Corps. Elle dispose en particulier d'un réacteur avec 20% de puissance supplémentaire, d'un poste de pilotage offrant une meilleure visibilité au pilote, et d'un parachute de freinage. Cette version recevra d'autres améliorations au fil du temps, concernant principalement l'électronique embarquée, avec par exemple un système de visée laser installé dans le nez
Enfin, en 1978, l'US Marine Corps fait modifier des biplaces TA-4F pour s'en servir d'avions de contrôle aérien avancé. Ces avions sont alors désignés OA-4M et reçoivent la plupart des systèmes électroniques installés sur le A-4M.
En 1965, l'Australie commande une version du A-4F capable de tirer le missile air-air AIM-9 Sidewinder, afin d'assurer également des missions de défense aérienne. Une première série est livrée en 1967, suivie d'une autre en 1970. Les derniers avions encore en état de vol sont finalement revendus à la Malaisie et à la Nouvelle-Zélande au milieu des années 1980.
En 1966, après 3 ans d'attente, Israël est finalement autorisé à acheter un dérivé du A-4E. Les premiers exemplaires sont livrés fin 1967, juste après la Guerre des Six Jours, et reçoivent aussitôt quelques modifications locales comme le remplacement des canons de 20mm par des canons de 30mm. Pour compenser les pertes infligées lors de la guerre du Kippour, d'anciens A-4E de l'US Navy sont livrés en 1973. Une quinzaine d'entre eux sont vendus à l'Indonésie en 1979. Parallèlement, plus d'une centaine d'exemplaires d'une version dérivée du A-4M sont livrés entre 1972 et 1976.
En 1968, la Nouvelle-Zélande commande à son tour une dizaine de A-4K, version avec une électronique simplifiée. Livrés en 1970, complétés ensuite par des A-4 australiens (voir ci-dessus), tous ces avions ont subit un programme de modernisation de l'avionique durant la seconde moitié des années 1980.
Fin 1974, le KoweÏt se porte à son tour acquéreur de A-4KU capables d'emporter le missile air-air AIM-9 Sidewinder et disposant de certaines améliorations du A-4M comme le nouveau réacteur, mais avec une avionique nettement simplifiée. Les livraisons ont lieu en 1977 et 1978. Après avoir été utilisés lors de la Guerre du KoweÏt (1990-1991), ces avions sont retirés du service et une partie d'entre eux revendus au Brésil en 1997.
Ayant acheté d'anciens A-4B de l'US Navy dès 1965, l'Argentine doit cependant attendre 1970 pour être livrée. Désignés A-4P, ces avions sont complétés en 1971 par des A-4Q capables de tirer le missile air-air AIM-9 Sidewinder et, en 1975, par d'anciens A-4C toujours en provenance de l'US Navy.
Singapour reçoit ses premiers A-4 en 1973, de vieux A-4B modernisés avec un réacteur plus puissant, des canons de 30 mm, et une avionique plus récente. Une version d'entraînement spécifique est créée, avec 2 postes de pilotage séparés contrairement aux autres A-4 biplaces. Ces avions sont complétés par une seconde série en 1980, cette fois avec des A-4C qui ne reçoivent qu'une partie des modifications. Au milieu des années 1980, tous ces avions sont remotorisés avec un General Electric F404, le même réacteur que le F/A-18 Hornet mais sans postcombustion. Quelques années plus tard, leur électronique est à nouveau modernisée.
En 1980, la Malaisie commande un lot de A-4C et A-4L issus des surplus américains. Ces avions subissent un important programme de révision et de remise à niveau, notamment des systèmes électroniques, et deviennent capables d'emporter le missile air-air AIM-9 Sidewinder et le missile air-sol AGM-65 Maverick. Les livraisons s'étalent sur 1985 et 1986.
En 1982, l'Indonésie complète les A-4H rachetés trois ans plus tôt à Israël par un lot de A-4E provenant de l'US Navy.
Le Brésil est le dernier acquéreur du A-4, avec les exemplaires achetés d'occasion au KoweÏt en 1997.
Le Skyhawk a été utilisé au combat:
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