Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Options
|
|
||
|
||
|
||
Montrer les dernières |
||
Recherche dans les textes... |
Ligne de Temps |
Le Short Admiralty Type 184, souvent appelé Short 225 après l'augmentation de puissance nominale du premier moteur, était un hydravion biplace britannique de reconnaissance, de bombardement et de torpillage, conçu par Horace Short (un des frères Short). Il vola pour la première fois en 1915 et resta en service après l'armistice de 1918. Un Short 184 fut le premier avion à couler un navire à l'aide d'une torpille, et un autre fut le seul avion britannique à prendre part à la bataille du Jutland.
Des essais de torpillage avaient été effectués avec un Short Admiralty Type 166 propulsé par un moteur Gnome de 160 ch (120 kW), mais celui-ci s'était avéré trop peu puissant, et en septembre 1914 une nouvelle spécification fut formulée pour un avion propulsé par le moteur Sunbeam Mohawk de 225 ch (168 kW) en cours de développement. Des propositions furent déposées par J. Samuel White de chez Sopwith et par les frères Short. La réponse d'Horace Short lorsque Murray Sueter, directeur du département de l'aéronavale, expliqua ses exigences, fut de dire: "Eh bien, si vous le voulez particulièrement, je vais produire un hydravion qui vous satisfera", et sur la foi de cette assurance deux prototypes allaient être commandés, pour lesquels les numéros de série 184 et 185 furent réservés, le type résultant devenant ainsi le Type 184.
Semblable dans la conception de base des hydravions Short construits plus tôt pour la marine, le type 184 était un biplan de configuration "tracteur" à trois baies de même longueur. Le fuselage était constitué d'une poutre-caisson en bois à contreventement classique, avec des longerons en épicéa pour réduire le poids et des raccords en acier au manganèse. La surface supérieure du fuselage était carénée en une section semi-circulaire. Le moteur était monté sur des supports fixés à des cadres transversaux en acier embouti montés entre les longerons et le grand radiateur rectangulaire était monté au-dessus et derrière le moteur, directement devant l'aile supérieure.
La corde des ailes inférieures était constante, alors que la celle des ailes supérieures augmentait depuis la section centrale vers l'extrémité des ailes. Les deux prototypes avaient seulement des ailerons sur l'aile supérieure à simple effet qui s'appuyaient sur le flux d'air pour rester maintenue en position neutre à moins d'être tirés vers le bas à l'aide des commandes de vol. Pour produire une section profilée, les entretoises reliant les deux ailes étaient des tubes en acier munis de carénages en bois. Les ailes pourraient être déployées à partir du poste de pilotage au moyen d'un treuil manuel, le verrouillage étant accompli au moyen d'un raccord cannelé vissé dans le longeron avant, verrouillé par un quart de tour d'une manière similaire à l'opération de la culasse d'un canon de campagne. En position repliée, les ailes étaient soutenues par une tige transversale montée devant l'empennage.
Les flotteurs principaux jumeaux étaient portés par deux entretoises fixées au tube transversal avant et deux paires d'entretoises fixées au tube transversal arrière, les deux tubes transversaux étant arqués au milieu pour recevoir les supports des torpilles. Le flotteur de queue en bois incorporait un petit gouvernail actionné par des tubes de torsion reliés au gouvernail principal, et des petits flotteurs cylindriques étaient installés sous les extrémités des ailes inférieures.
L'avion était équipé d'un émetteur/récepteur radio, alimenté par un générateur éolien monté sur un bras articulé de manière à pouvoir être rabattu lorsqu'il n'était pas utilisé, et d'autres équipements comprenaient un panier pour pigeons voyageurs, toujours bien utiles en cas d'atterrissage forcé.
Les essais initiaux ont révélé un manque de contrôle longitudinal, et les ailerons à simple effet causaient des problèmes lors des manœuvres en vent arrière, de sorte que les deux prototypes furent munis de cordes élastiques attachées aux renvois de contrôle de la surface supérieure des ailerons. Cela ne donna qu'une amélioration marginale, de sorte que les ailerons furent ensuite ajoutés aux ailes inférieures, celles-ci équipant tous les avions construits à la suite des deux prototypes.
Le premier prototype vole au début de l'année 1915. Une commande de dix avions supplémentaires avait déjà été passée, et ce furent finalement 936 avions qui ont été construits par dix compagnies britanniques différentes. Ceci en fait l'appareil le plus réussi des frères Short avant la Seconde Guerre mondiale.
Les deux prototypes furent embarqués sur le HMS Ben-my Chree, en partance pour la mer Egée le 21 mars 1915, pour prendre part à la campagne de Gallipoli. Le 12 août 1915, l'un d'eux, piloté par le commandant Charles Edmonds, fut le premier avion au monde à attaquer un navire ennemi avec une torpille lancée par air. Cependant, le navire avait déjà été paralysé par une torpille tirée par le sous-marin britannique E14.
Cependant, le 17 août 1915, un autre navire turc fut coulé par une torpille dont l'origine ne faisait aucun doute. À cette occasion, le commandant Edmonds allait torpiller un navire de transport à quelques kilomètres au nord des Dardanelles. Son collègue de formation, le Lt G B Dacre, fut forcé d'amerrir en raison de problèmes de moteur, mais, voyant un remorqueur ennemi passant tout près, il se dirigea vers lui et largua sa torpille, coulant le remorqueur. Sans le poids de la torpille, Dacre pu décoller et retourner au Ben-My-Chree.
Les performances du Type 184 dans les conditions climatiques de la Méditerranée étaient marginales. Il était nécessaire de voler sans observateur et de transporter une quantité limitée de carburant, et le 184 fut donc utilisé soit comme bombardier, transportant deux bombes de 112 livres, soit pour la reconnaissance et l'observation de tir.
Un Short 184, numéro de série 8359, fut le seul avion britannique à prendre part à la bataille du Jutland. Piloté par le lieutenant-colonel Frederick Rutland (connu plus tard sous le nom de "Rutland of Jutland") et assisté par GS Trewin comme observateur, l'avion fut catapulté du HMS Engadine vers 15 h. Volant à moins de 30 m d'altitude à cause de la mauvaise visibilité, ils repérèrent quatre croiseurs allemands, signalant leur présence à l'Engadine. L'avion a été préservé par le musée impérial de la guerre (Imperial War Museum) en 1917, mais c'est là qu'il fut endommagé lors d'un raid aérien allemand pendant la campagne du blitz. La section avant non restaurée du fuselage est maintenant exposée au musée impérial de la guerre.
L'avion a servi dans la plupart des théâtres d'opérations. Cinq furent utilisés en Mésopotamie, où ils décollaient du fleuve Tigre à Ora, et en avril 1916 ils furent utilisés pour larguer des ravitaillements à la garnison assiégée de Kut al Amara.
L'utilisation principale du 184 était son emploi comme patrouilleur anti-sous-marin. Bien qu'un nombre substantiel de sous-marins aient été repérés et attaqués, aucun naufrage confirmé n'a été enregistré.
Le type a été utilisé pour un certain nombre d'expériences par le Dépôt Aéronautique Expérimental de Port Victoria. Le 9 mai 1916, un Short 184, utilisant un viseur développé par Bourdillon et Tizard, atteint une cible avec une bombe de 500 livres (227 kg) d'une hauteur de 4.000 pieds (1.200 m). Le 184 a également été utilisé pour les essais du canon Davis en avril 1916
Le Type 184 était encore en production à la fin de la guerre et en décembre 1918, 315 appareils restaient en service. Après la fin de la guerre, ils servirent surtout à repérer des mines et restèrent en service jusqu'à la fin de l'année 1920. À la suite du rapport Geddes, ils furent tous rayés avant la fin de l'année 1922.
Après la guerre, cinq avions furent adaptés pour accueillir quatre passagers et utilisés pour des vols de plaisance: deux avions étaient opérés par l'Eastbourne Aviation Co., deux par le Seaplane et Pleasure Trip Co., et un autre par Manchester Airways.
En 2010, le Musée maritime estonien annonça qu'il avait commandé une reproduction statique de l'avion pour l'intégrer à l'un de leurs hangars historiques d'hydravions. Le promoteur principal fut malheureusement tué dans un accident de planeur le 11 juillet de la même année, mais un groupe d'enthousiastes allait prendre en charge la construction et le projet était terminé au printemps 2012. La réplique est maintenant exposée dans la collection du musée et peut être vue au port des hydravions à Tallinn.
Un seul exemplaire du Short Type 184 fut acquis par la marine impériale japonaise et redéfini en Yokosuka Navy Short Reconnaissance Seaplane, pour être utilisé comme banc d'essai des moteurs.
Le Short 184 a ensuite été équipé de différents moteurs, dont le Sunbeam Gurkha de 240 ch (180 kW), le Sunbeam Maori de 260 ch (190 kW) et le Renault de 240 ch (180 kW).
— — — = = — — —
— — — = = — — —
Vous avez précédemment choisi de ne montrer que les sujets les plus célèbres! (Via le menu Options)