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Cet article traite du biplan expérimental de 1910 qui ne doit pas être confondu avec le bombardier Caproni Ca.1 (1914) de la Première Guerre mondiale. |
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Le Caproni Ca.1 est un biplan expérimental construit en Italie en 1910. Il fut le premier avion à être conçu et construit par le pionnier de l'aviation Gianni Caproni, bien que ce dernier ait déjà collaboré avec Henri Coandă sur des projets de planeurs.
Le Ca.1 a volé pour la première fois le 27 mai 1910. Bien que le vol ait été plutôt réussi, l'avion s'est écrasé à l'atterrissage et fut fortement endommagé. Il fut réparé, mais n'a jamais revolé. Le Ca.1 est maintenant exposé au musée de l'aviation Volandia, en Italie.
Gianni Caproni avait commencé ses expériences dans le domaine de l'aviation en 1908. Cette année-là, avec son ami et collègue roumain Henri Coandă, ils conçurent et construisirent un planeur biplan qu'ils firent voler dans les environs de Blaumal (dans les Ardennes). En 1909, il rencontre plusieurs aviateurs et constructeurs d'avions à Paris, et assiste aux vols de certains des avions les plus récents.
Alors qu'il était encore en France, Caproni se lance dans la conception de son premier avion à moteur. En juin 1909, après être retourné en Italie, il tente de collecter l'argent dont il a besoin pour construire sa machine à Alexandrie. Cependant, il ne réussira pas à convaincre les investisseurs locaux de la valeur de ses projets. Ce n'est qu'en décembre, après avoir passé un certain temps en Belgique afin de compléter sa spécialisation en génie électrique, que Caproni retourne dans sa ville natale, Arco, et peut finalement réunir quelques collaborateurs, avec lesquels il commencera la construction du biplan expérimental qui allait devenir le Caproni Ca.1.
Entre décembre 1909 et les premiers mois de 1910, Caproni travaille à la construction du Ca.1 dans un atelier improvisé dans un entrepôt avec l'aide de trois charpentiers. Cependant, en raison de l'absence de toute surface permettant à un avion de décoller et d'atterrir dans le Trentin, Caproni décide de se rendre en Lombardie pour effectuer les vols d'essai. Il va donc rejoindre son frère aîné, Federico (juste sorti diplômé de l'Université Bocconi de Milan), et demander à l'Arma del Genio (le corps de génie militaire de l'Esercito Italiano) la permission de s'installer à la cascina de Malpensa, dans une zone désertique qui servait à l'époque de terrain d'entraînement pour la cavalerie. La permission est accordée et après avoir construit un hangar près de la cascina, le 5 avril 1910, les deux frères Caproni et leurs collaborateurs, Ernesto "Ernestin" Gaias et Ernesto "Erneston" Contrini d'Arco, déménagent à Malpensa. Les parties du Ca.1 déjà assemblées furent transportées d'Arco à Ala sur des chariots, pour atteindre Gallarate par le train; le voyage avait commencé le 8 avril et s'est terminé à Malpensa le 11.
Les quatre hommes allaient passer une année dans un logement précaire et travailler dans le hangar, qui servait aussi d'atelier. Il n'y avait pas de confort et le projet de construction du Ca.1 restait très contraignant, tant d'un point de vue technique que financier.
L'avion fut assemblé en quelques semaines, mais Caproni devait encore trouver un moteur et un pilote. Il tenta de résoudre le premier problème en achetant un moteur de la société Miller récemment fondée de Turin; ce moteur n'était pas cher et l'ingénieur Trentine était heureux d'utiliser une technologie italienne; Cependant, ce moteur à quatre cylindres en W s'est révélé peu fiable et ne pouvait apparemment pas tourner sans heurts pendant plus de quelques minutes. En ce qui concerne le deuxième problème, Caproni porta son choix sur Ugo Tabacchi, un chauffeur de Veronese qui avait récemment rejoint l'équipe de Caproni. Bien que certains pilotes brevetés (principalement formés sur des avions Wright) soient déjà disponibles en Italie, Caproni ne pouvait pas se permettre d'en engager un. L'avion fut prêt pour le premier vol d'essai en mai 1910.
Le Caproni Ca.1 était un biplan monomoteur léger avec une poutre rectangulaire non recouverte comme fuselage, deux ailes superposées d'égale envergure, un empennage double et une configuration à deux hélices tractives.
Le fuselage était composé d'une longue ferme rectangulaire; la structure était en bois renforcée par des tiges en aluminium, et cette construction légère et flexible, relativement robuste serait facile à réparer en cas d'accident. Cette technique était cependant coûteuse et fut par conséquent abandonnée dans les projets ultérieurs.
Le fuselage était relié aux ailes à proximité du nez de l'avion, tandis que l'empennage était situé à son extrémité arrière. Le stabilisateur horizontal et le stabilisateur vertical étaient composés de doubles surfaces. Les ailes étaient équipées d'ailerons et disposaient d'une structure conventionnelle, avec des longerons tubulaires en contreplaqué et des nervures en bois supportant un revêtement en tissu. Des surfaces verticales étaient montées entre les entretoises d'inter-plan reliant les deux ailes pour améliorer la stabilité. L'empennage horizontal comportait une partie fixe sur laquelle s'articulait une section mobile de contrôle. Les ailes étaient munies d'un dispositif breveté qui permettait de faire varier leur angle d'incidence, afin d'expérimenter différentes configurations aérodynamiques; les empennages étaient équipés d'un dispositif similaire afin de compenser les changements d'attitude résultant des différents réglages des ailes.
Le train d'atterrissage fixe était composé de cinq roues de grand diamètre dont deux étaient situées au-dessous de la section centrale de l'aile inférieure, une en dessous de chaque extrémité des ailes et l'autre soutenant la queue. Deux roues plus petites, montées à l'extrémité avant d'une extension de la structure du train principal avaient pour but d'empêcher l'avion de faire un "cheval de bois".
Le moteur à quatre cylindres Miller entraînait deux hélices bipales contrarotatives en bois au moyen de deux chaînes à rouleaux. Un dispositif de sécurité bloquerait les deux hélices en cas de défaillance de l'une des chaînes. Le pas de chaque pale pourrait être ajusté alors que l'avion était au sol.
Le terrain autour de Malpensa était une lande couverte de bruyères, de buissons et de petits arbres, et elle n'était pas assez dégagée pour permettre à un avion de décoller et d'atterrir. La surface la plus proche suffisamment libre était proche de Gallarate. Le Ca.1 dût être remorqué jusque-là sur un chariot tiré par un âne, le voyage prenant environ 30 minutes.
Lorsque l'assemblage final de l'avion fut complété, plusieurs jours de mauvaises conditions météorologiques empêchèrent toute tentative d'essai en vol. Cependant, le 27 mai, le temps était clément et Caproni décida de faire une tentative. Tabacchi réussit à faire décoller l'avion au premier essai; il allait ensuite voler tout droit sans perte d'altitude pendant un certain temps, mais, lorsque le pilote sans expérience tenta de faire atterrir l'avion, un violent impact avec le sol allait lourdement endommager l'avion, Tabacchi étant de son côté indemne. Le vol fut considéré comme un succès, prouvant la valeur de cette première réalisation de Caproni.
Caproni si mit immédiatement au travail pour réparer le Ca.1 mais, en même temps, il commenca à construire le Ca.2. Le Ca.1 ne volerait plus, mais Tabacchi l'utilisa pour se familiariser avec le roulage et d'autres manœuvres au sol en attendant que l'avion suivant soit prêt à voler.
Le seul exemplaire du Ca.1 a survécu et, après avoir été remplacé par le Ca.2 et des développements ultérieurs, fut stocké dans un entrepôt. Conscient de son importance historique, Caproni l'a conservé avec soin. En 1927, Gianni Caproni, avec la collaboration de son épouse Timina Guasti Caproni, ouvrait le musée Caproni à Taliedo. Le Ca.1 y fut exposé en 1939, aux côtés de plusieurs autres avions historiques, objets et documents liés aux premiers vols en Italie. Le musée a été fermé pendant la Seconde Guerre mondiale et le Ca.1 déplacé dans la villa de la famille Caproni à Venegono Superiore afin d'être à l'abri des bombardements alliés. Il est resté là jusqu'en 2007. Après restauration, il a finalement été exposé dans le musée de l'aviation Volandia, non loin de l'aéroport de Malpensa. Le Ca.1 est le plus ancien avion préservé en Italie.
Une réplique du Ca.1 a été construite dans les années 2000 par Mario Marangoni; Après avoir été exposé à Arco pendant quelques jours en septembre 2009, cet avion a participé aux célébrations du centenaire de 2010 qui ont eu lieu sur l'aéroport de Trente. L'avion a roulé sur la piste, mais n'a pas pu décoller à cause d'un vent violent. Par la suite, la réplique de Ca.1 a été exposée au Musée d'Aéronautique Gianni Caproni (adjacent à l'aéroport de Trente) pour une brève période.
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